Bienvenu chez Suzuki

Ou « putain de Parking »…

Avant hier je sors du taf. Je met le contact sur ma moto.

Rien. Pas de lumières, nada.

Je suppose que j’avais laissé le contact en position Parking, cette position qui permet de bloquer la direction tout en laissant le phare arrière allumé. Utilisé dans les cas où t’es en panne de nuit en plein milieu de la forêt par une nuit sans lune, et du coup rarement en ville.

Je me dis, benoîtement, que je vais pousser la moto et qu’elle va repartir. Que nenni, cette sal… ne démarre pas. Un collègue vient me prêter main forte, sans plus de résultat.

On décide donc d’utiliser la batterie de sa voiture. Il nous faut donc des câbles et … une clé Alen! Hé oui, chez Suz’ il faut une clé Alen pour enlever le siège pilote et accéder à la batterie!

Je vais au poste de garde pour choper des câbles de batteries (ils en ont, vu le nombre de fois ou des gens se sont retrouvés en rade sur le parking pour cause de phares allumés…) et je vais choper un jeu de clé Alen dans une boîte d’outils qui nous sert à monter les baies de machine.

Je démonte donc les caches, et que vois-je en dessous? Encore des vis Alen, cette fois de taille différente, qui permettent d’enlever le siège!

Putain de bordel de … Je chope un jeu de clé aux Moyens Généraux, je vire cette saleté de selle en maudissant Suz’ d’oser faire des moto si peu accessible (non mais fait pas déconner: t’es en rade de batterie et il faut deux clé Alen pour y accéder? C’est n’importe quoi…)

Well, je branche le câble noir entre les pôles négatif de ma batterie et celle de mon collègue, puis une voiture se gare et en sort un mec du poste de sécurité, celui qui doit faire la garde de nuit. Il nous regarde et dis: « je vous déconseille de faire ça, vous allez flinguer la batterie! »

Pour cause d’ampérage différent: si celui de la batterie de la voiture est plus fort que ce que peut supporter la batterie de la moto, pof je perds une batterie. Le gars m’assure que ça lui est arrivé, précisément avec une SV.

Bon, j’appelle donc Jo, qui habite pas loin, et qui lui aussi a une Suz’, bleue qui plus est 🙂

Il se pointe donc 10 minutes plus tard, on branche le plus de sa batterie sur le plus de la mienne, on relie les carcasse de nos moto (puisque normalement les carcasses sont reliés au pôle moins de la batterie).

Et c’est fantastique, mon tableau de bord s’éclaire. Il démarre sa moto, fait tourner le moto, je démarre la mienne et un ‘clic’ se fait entendre vers l’arrière, le genre de clic qui dit qu’il y a quelque chose qui a claqué, et puis plus rien: tableau de bord noir.

Hé merde, tiens… J’ai dû griller quelque chose, et vas-y pour trouver ce qui a grillé dans un circuit électrique de moto.

On retourne donc tous les fusible de la boîte à fusible, aucun n’est grillé.

On réessaie, en branchant le moins au moins (hein, des fois que) et sans démarrer la moto de Jo (des fois que ça ai fait une surtension). Et là hop ça démarre!!

On débranche les câbles de batterie, et là le tableau de bord s’éteint quasi complètement: les loupiotes perdent la moitié de leur luminosité, le compte tour ne bouge plus…

A priori l’alternateur n’a pas assez de patate pour à la fois alimenter le tableau et recharger la batterie… J’attends pas mal de minutes histoire que la batterie se recharge, je vais faire un petit tour, Jo la prend pour aller faire un tour aussi.

Sauf que lui, au retour, éteint le moteur.

AAAAAARGggggg!!!  La batterie même pas complètement chargée!

Il m’assure que maintenant qu’elle est un peu chargée, ça va démarrer en la poussant.

Ce qui est exacte, heureusement 🙂

Moralité:

  • veiller à ne pas laisser le néman en position ‘parking’
  • un SV qui a la batterie vide est impossible à démarrer en poussant!
  • je sens que je vais galérer à chaque fois que je vais vouloir démonter un truc, sur cette moto…

La nouvelle

Sans bécane depuis le 8 juin et après tractations avec Hichem, je lui ai racheté sa moto, une Suzuki SV 650 S de 1999, bleu ciel, 30000km.

Au chapitres des détails techniques:

  • 645cm³, bicylindre en V à 90°,
  • 70 chevaux pour 189kg tous pleins faits,
  • 210 km/h en pointe

Ouala, vous ça vous dit rien mais je vous fait la traduction: moins y a de cylindre, plus ça a de couple. Les voitures en ont 4 (la plupart). Les motos en ont 1, 2, 3, 4 ou 6.

4 c’est courant (et c’est une montée en puissance linéaire, chiante), 6 c’est rare (et c’est sur les Goldwing), 3 aussi (c’est sur les Triumph et c’est parait-il, un bon compromis entre 4 et 2), 1 moins (c’est spécial pour les trails, et souvent sur des KTM) et 2, ma foi… c’est pour ceux qui connaissent 🙂 (et Ducati s’en est fait une spécialité)

Donc, 2 cylindres d’environ 325cm³ chacun ça a un … euh … putain de couple 🙂 (ok ok moins qu’un 900 Monstro…). 70 chevaux, c’est 20 de plus que mes précédentes moto, et 190kg c’est relativement léger. En gros: on tourne la poignée et on s’accroche à son caleçon parce que ça part fort.

Et ça… j’adoooooooooooooOOOOOOOre 🙂 Je le sentais pas trop sur le GPZ et le CB mais là, bordel de m…. que c’est bon! Ça accélère fort sur toute la plage de régime! Je me fait régulièrement quelques petits plaisirs (oui, en ville, oui…) et rhalala que c’est jouissif… En plus ça freine bien, c’est maniable, c’est un vrai bonheur…

Une moto qui donne envie de faire des conneries, ça 🙂

Ah oui, aussi: les lettres de ma plaque sont RBF. Comme le veut la tradition, il faut que je trouve un prénom (de fille, tant qu’à faire) qui contienne ces lettres. Une idée?

C'est bien vrai, ça…

Pas grand chose à rajouter:

Et je ne manque jamais d’éprouver un certain plaisir quand je m’approche des présentoirs de livres dans un terminal d’aéroport, même si je dispose de cinq minutes seulement pour changer d’avion, et que j’ai déjà plus de livres de poche que je ne peux en emporter. À O’Hare hier, j’ai acheté Les Onze Mille Verges d’Apollinaire, une oeuvre surréaliste de pornographie, et j’ai lu la vie pitoyable de ce pauvre bougre tandis que j’attendais mon avion. Alors cela m’est apparu avec une grande clarté : ma préoccupation et la préoccupation de tous les écrivains : refuser de faire partie de la vie de tous les jours, se tenir à l’écart, même si cela exige une attitude de brutalité ou de nihilisme. Il ne faut pas nous laisser absorber. Il y a une relation extrêmement simple entre l’esprit et son milieu ambiant. Le milieu ambiant nous entraîne tel un fleuve au cours impétueux, et l’esprit fonctionne comme un petit moteur qui peut emmener le bateau à contre-courant – ou au moins lui permettre de rester au même endroit. Lorsque le moteur marche, l’homme est fondamentalement sain. Si le moteur s’arrête, l’homme ne vaut guère mieux que du bois flotté.

Colin Wilson, Le dieu du labyrinthe, « Les belles lettres », p.12, trad. François Truchaud.

Merci Swâmi!

Dans les starting blocks

Acheté parka rouge vif en gore-tex, taxé un duvet de combat, acheté divers trucs, photocopié les papiers, fait les vaccins, choper les médocs, pas encore donné les clés au voisin.

Je suis fin prêt pour le Kirghistan 🙂

Par contre, je ne sais absolument pas si j’aurai un accès au net, là-bas, donc il se peut que vous n’ayez pas de nouvelles de moi pendant 15 jours 🙂

Départ après-demain…

Je suis impatient et anxieux 🙂

Nuage sombre

Raaa, j’aime pas ça…

Je pars en vrille quand je la vois. Ça chauffe, sert, fait trembler. Je me remémore ce qu’il s’est passé, ce que je ne peux pas faire, ce que je voudrais faire, ce qu’il est dangereux de faire, ce que je veux faire, ce qu’il est possible de faire, et ça me mine, et les nuages sombres s’accumulent.

Je vois tout en noir, je regarde ce que je suis et ça ne va pas. Et ensuite ça va parce que je me dis que je suis ainsi fait, puis ça ne va pas parce que c’est sans issues et qu’il vaudrait mieux que je prenne des mesures.

Et je deviens de sale humeur. Envie de ne parler à personne. Et du coup je vois plus clair: boulot=merde. C’est pas la vie, c’est pas ma vie.

C’est absurde. Se prendre la bouille sur des paquets tcp alors que l’important n’est pas là est absurde. Croire que c’est important est absurde. S’y intéresser est absurde. Se passionner pour est absurde.

Pas envie de parler, pas envie qu’on me parle. Envie de parler, envie qu’on me parle mais putain de merde d’autre chose que le taf.

Et c’est l’orage.

Et j’ai envie de l’assassiner lui. Lui arracher les tripes, l’écorcher vif, lui écraser mon poing dans la gueule. D’enfin me débarrasser de lui.

Et j’ai envie de plein de choses avec elle. De choses impossibles. De choses qu’il ne faudrait pas. De choses inavouables. De lui dire plein de choses. D’y aller et d’y rester.

Et je hais tout le monde. Je trouve tout le monde laid et ridicule. J’ai envie de tuer tout le monde. Un gars ne prends que des légumes à midi? Quel plouc! quel con! superficiel, tout ça. En plus il est laid parce que vieux.

Je ne rigole plus, ne souris plus, parle à peine, évite avec brio les sujets dont je ne veux pas parler et qui feraient qu’il faudrait que je réponde à des questions, ou qui parlent du taf. J’en lance, les laissent rebondir sur mes chers convives, les regarde muter, s’approcher de moi, les évite, ils repartent, s’éloignent, me foutent la paix, ils jouent avec. Bande de cons. Une attaque survient: je ne souris pas, ne regarde pas, ne réponds pas, ça serait jouer et je ne veux pas jouer. Je hais tout le monde, foutez-moi la paix, soyez comme moi, je veux aller avec elle. Je veux me perdre.

On ne devrait jamais réaliser ses rêves, jamais goûter au paradis, ou ne jamais les perdre. C’est pour ça que les barrières existent. Je n’aurais pas dû les franchir. Les prix à payer est élevé.

Je cherche un endroit où me cacher. Je tourne comme un électron en cage, incapable de m’échapper. Je bouge mais ne suis pas si vivant. Je trouve quelque chose à faire, le fait. Je devrais bosser? Qu’ils essaient de m’y contraindre! J’ai dans la tête tout un tas de phrases toutes faites à leur répondre. Qu’ils viennent, ces haïs.

Et j’y pense. Trop. Trouve toujours les mêmes non-solutions, ai toujours les mêmes envies de parler/faire. Je devrais apprendre, pourtant. Pourtant ça passera, comme c’est toujours passé. Pourtant je sais m’en protéger. Pourtant ça me flingue toujours autant.

Putain envie d’écrire, comme à chaque fois. Doigts qui tapotent, mots qui calment, mais pas le temps. Taf à faire. Et mon ange qui n’est pas là…

Je veux être prêt d’elle. Je ne veux pas être là. Je veux aller me brûler. Je veux aller me brûler… Je veux aller me brûler!

« I want more » de Faithless me trotte dans la tête. J’écoute Elliott Smith. Bien sûr ça ne me calme pas.

Je reviens à mon poste, un peu calmé, les idées changées, du moins. Il se trouve que, extraordinaire, je bosse…

L’orage s’éloigne. Personne n’en a rien su. Personne ne sait ce qui me hante. Personne ne sait ce que j’ai fait. Elle ne saura jamais ce qu’il vient de se passer.

Le coeur toujours en feu, à jamais habité par ça, lèvres serrées, je continue à vivre tant bien que mal. Je vais sans doute faire infléchir ma vie dans une direction à jamais irréversible. J’ai déjà infléchi le cours de ma vie d’une manière irréversible…

Ce qui ne me tue pas ne me rends pas plus fort: ça me blesse et m’affaiblit.

Tracklist:

Mon prochain voyage

Indice: le drapeau:

Drapeau

Bon, ça vous dit rien?

Autre indice: pays au nom imprononçable et impossible à retenir et qui se fini en « stan ». Il a un grand lac, en plus.

Toujours pas?

C’est un pays au sud ouest de la Chine et qui a pour voisin la Chine (donc), le Tadjikistan, le Kazakhstan et l’Ouzbékistan.

Non?

Bon, la réponse: le pays sur wikipédia.

Départ le 6 septembre, retour le 21 (si tout se passe bien 🙂 )

Quelque chose me dit que quand je serai là bas vous n’aurez pas beaucoup de nouvelles de moi 😉

Abri

Se lover dans un creux, au chaud, à l’abri du monde et de tout. Être au chaud dans un écrin, être protégé… Ne plus penser à rien, juste ressentir la chaleur, la plénitude, être envahie, occupé par le calme.

Bonheur d’avoir arrêté la chasse, pour juste un moment…

Mais où est sa chambre?