T’en as rien à foutre

T’en as rien à foutre, de moi, n’est-ce pas ? Comme tous les autres.

Pourquoi je t’écris, alors (que tu ne réponds pas) ?

T’en as rien à foutre, car comme tous les autres tu pense que je vais très bien me démerder seul car je l’ai toujours fait. Mais au fond vous n’en avez rien à foutre, n’est-ce pas ? Vous êtes tous loin, vous me regardez de loin, vous me parlez de loin mais vous ne venez jamais me voir. Jamais. Et si c’est pas moi qui appel personne ne le fait.

Encore moins toi.

T’en as rien à foutre, avoue.

Avouez que je vous fais marrer mais vous n’en avez rien à carrer de moi. Là ou pas là votre vie continuerait, vous n’en auriez toujours autant rien. à. foutre.

Avouez que ça vous arrange que ça soit moi qui aille toujours vers vous, puisque vous ne venez jamais vers moi.

Pas un qui me prenne entre quatre yeux pour me demander comment ça va, et m’écoute. Puisque c’est toujours moi qui le fais.

T’en as rien à foutre, vous n’en avez rien à foutre.

Rêves de cuivre

Viens on fait rien ensemble, on fait tout ensemble. On se love l’un contre l’autre, on se frotte et je passe le reste de ma vie le nez sur ta peau cuivrée au creux de ton cou à m’endormir en paix mes démons calmés par toi.

Tu me prends contre toi, tu m’enlace. Les odeurs de myrrhe montent de nos corps. Un monde naît de nous. Ta sensualité, tes gestes, ton odeur se mêlent à mes rêves. Deviennent ma réalité.

Exister dans tes courbes, être contre ton corps devient ma destinée.

Partir

Viens on part ensemble. Loin, seuls. Juste nous deux. Et on baisera jusqu’à ce qu’on en puisse plus, sans arrêt ; tu m’apprendra comment il faut faire pour te satisfaire. On sera toujours l’un contre l’autre. On sera toujours en voyage, on s’explorera sans arrêt.

Mes mains toujours sur ta peau cuivrée, mes yeux toujours sur tes courbes, mes pensées toujours vers toi.

Viens en fait je viens te chercher et on y va. On va construire notre monde ensemble.

Tu fais quoi ?

Je fais quoi ?

Je sors de là où j’étais, je remets des idées en ordre. Je pose un pied devant l’autre sur du bitume. Je me déplace une petite planète appelée Terre. Je peste contre une décision qui me gonfle, contre le temps qui passe trop lentement, contre l’attente imposée. Contre moi qui donne trop de place à ce qui devrait prendre moins de place. Contre mon inflammabilité patente. Contre ma constitution de merde qui n’a pas encore, qui n’a toujours pas réussie à digérer ; qui a fait pousser des ronces et construit des ruines sur une catastrophe au lieu d’y faire un pont.

Lire la suite « Tu fais quoi ? »

Pour comprendre

à quelle point cette histoire me touche profondément, il faut connaître mes envies, mes fantasmes, mes histoires (mon passé?) mon cœur, ma personnalité, mes réflexions, et encore… moi qui connaît tout ça j’ai du mal à percevoir tout ce qu’elle a bouleversé en moi, tout ce à quoi elle touche.

Elle a néanmoins déjà bouleversée ma vie, et ce que vous voyez (aimez?) de moi en est le résultat quasi directe.

Anyway…

Into the wild

« Into the wild » … Indescriptible… « Extraordinaire », m’a dit Marie. « Génial », dirais-je bien…

C’est idiot mais il n’y pas de mots à mettre en phrases…

C’est le genre de trucs inracontable parce qu’il faudrait le peindre, parce qu’il faudrait décrire des émotions, des liens, des sentiments. Un peu comme décrire l’effet que vous fait l’amour 🙂

J’ai bien peur que ce film touche chacun de nous différemment…

Ce film est … beau, bien, fantastique, émouvant, chargé, classe, grandiose, complet, suggéré… et je tourne autour du pot!

Grrr… « Toute la Nouvelle Angleterre pour la plume d’une romancière »((« Lolita », Nabokov)) !

Anyway…

Une pincée de retenue, un peu de moi, une pincée de patience et tout se débloque.  Yeah!

Surtout une pincée de retenue 🙂 ok, et un peu de moi.

Merci Sacha, par ailleurs, qui m’aide à garder courage et but en tête 😉

Bouche close

Minuit 38. Je reviens du ciné, je suis allé voir ‘American Gangsters’ avec une amie. Excellent film; long mais bon et passionnant.

J’avais éteint mon téléphone (ne sachant pas le mettre en vibreur). D’habitude je le regarde dès la sortie de la salle, donc mon ‘réflexe’ (de consommateur moyen accro aux nouvelles technologies) a été de le rallumer. Mon humeur du (très grand) moment étant ce qu’elle est, je l’ai maintenu dans son état léthargique. Je me suis dit que j’allais le laisser comme ça jusqu’à demain matin (après-midi? soir?) mais … non, je craque dans l’ascenseur.

Là, je rallume le-dit mobile. Il met quelques secondes mais fini par m’annoncer que j’ai un (mini)message. Pas de panique, je sais qui c’est, même pas besoin de regarder. Je rentre chez moi, jette un œil à mon téléphone fixe: confirmation de qui a essayé de me joindre.

Très bien…

Je rassemble les papiers qu’il faut que je photocopie demain et… il manque quelque chose. Je tends l’oreille; ah oui: de la musique. Mon appart’ n’est abrité que par le bruit des ventilos alors que d’habitude il est couvert par de la musique (la musique est tellement constamment présente chez moi qu’elle (me) manque quand je suis chez les autres).

La musique attendra, je fini mes papiers.

Une fois rassemblé le tas à photocopier, je rentre dans le cyberworld: checkage de mails (« merdicum, pas de réponse de machine »), lançage de Pidgin (« re-merdicum, bidule n’est pas connectée), lecture des éventuelles nouvelles nouvelles sur les blogs déjà consultés dans la journée. Il n’est que presque minuit, j’ai donc théoriquement de bon paquets de dizaines de minutes avant que me coucher ne devienne une nécessité absolue (enfin… pour peu qu’être en forme au boulot soit une nécessité absolue…)

Alors je musarde. Je lis des billets que je n’avais pas lu, je lis les news du monde auquel je n’appartiens plus, je check 15000 fois mes mails, je regarde 15000 fois Pidgin pour voir si quelqu’un s’est connecté depuis la dernière demie seconde, je reviens au billet que j’ai laissé 2 secondes plus tôt, au milieu d’une phrase, happée par une envie d’aller voir sur la page d’à côté.

Je lis. Je vois des mots qui s’alignent, forment des phrases. Je suppose, mais ne suis pas très sûr, que ces phrases résonnent dans ma tête, et ont une voix que mon cerveau leur donne.

Mais personne ne parle, dans mon appart’.

Je fini par aller sur sa page. Ça me fait toujours un effet terrible; ça réchauffe, ça brûle, ça remue, ça me donne envie de m’exprimer, ou au moins tenter de le faire, ça blesse, ça me crispe, ça me fait me sentir vivant, après tout, me sentir moi, de faire des choses dingues (qui, après tout, seraient moi, non?).

Je quitte la page. Des millions de choses tournent dans ma tête mais reste muet, fidèle à mon humeur (et à ma décision?) Je voudrais (lui? lui? lui?) écrire ce qui me tourneboule le ciboulot, heurtent d’autres choses, mais je reste bouche close.

Je sens les idées qui veulent se transformer en mots et sortir. J’ai envie de parler mais je décide (j’ai décidé) que non. Pas parler. Pas communiquer. Fini.

Alors … je perçois le silence verbal autour de moi. Je sens tout ce fouillis qui veut sortir mais non, il restera en moi.

Je me sens comme une tour d’ivoire, avec plein de choses à l’intérieur, plein de choses cachées que je ne veux pas donner au monde. Que je devrais donner, que j’ai donné, mais que je ne veux plus donner. Basta… Ça grandira (pourrira?) mais attendra. Et en attendant je reste bouche close.

Elle est connectée. Soulagement… Je clavarde… Je ne parle toujours pas (pas de sons) mais … j’adoooore quand elle est là. Et elle est toujours là, toujours 🙂 On tapote. Pas de sons que celui du clavier, ça sera celui de sa voix. Ses mots s’alignent, calmement. Je pose des questions, elle y répond, calmement. Elle me respecte. Elle ne me violente pas, ne me fait pas chier. Je ne parle toujours pas, je refuse de parler, d’émettre un son, ne serait-ce qu’une exclamation, mais je tapote. Je me sens calme, avec elle. Je la laisse naviguer en moi où elle veut, elle sait le faire, elle ne casse rien et observe avec attention.

Je ne parle toujours pas, mais je lui parle… ça me repose…

Nuage sombre

Raaa, j’aime pas ça…

Je pars en vrille quand je la vois. Ça chauffe, sert, fait trembler. Je me remémore ce qu’il s’est passé, ce que je ne peux pas faire, ce que je voudrais faire, ce qu’il est dangereux de faire, ce que je veux faire, ce qu’il est possible de faire, et ça me mine, et les nuages sombres s’accumulent.

Je vois tout en noir, je regarde ce que je suis et ça ne va pas. Et ensuite ça va parce que je me dis que je suis ainsi fait, puis ça ne va pas parce que c’est sans issues et qu’il vaudrait mieux que je prenne des mesures.

Et je deviens de sale humeur. Envie de ne parler à personne. Et du coup je vois plus clair: boulot=merde. C’est pas la vie, c’est pas ma vie.

C’est absurde. Se prendre la bouille sur des paquets tcp alors que l’important n’est pas là est absurde. Croire que c’est important est absurde. S’y intéresser est absurde. Se passionner pour est absurde.

Pas envie de parler, pas envie qu’on me parle. Envie de parler, envie qu’on me parle mais putain de merde d’autre chose que le taf.

Et c’est l’orage.

Et j’ai envie de l’assassiner lui. Lui arracher les tripes, l’écorcher vif, lui écraser mon poing dans la gueule. D’enfin me débarrasser de lui.

Et j’ai envie de plein de choses avec elle. De choses impossibles. De choses qu’il ne faudrait pas. De choses inavouables. De lui dire plein de choses. D’y aller et d’y rester.

Et je hais tout le monde. Je trouve tout le monde laid et ridicule. J’ai envie de tuer tout le monde. Un gars ne prends que des légumes à midi? Quel plouc! quel con! superficiel, tout ça. En plus il est laid parce que vieux.

Je ne rigole plus, ne souris plus, parle à peine, évite avec brio les sujets dont je ne veux pas parler et qui feraient qu’il faudrait que je réponde à des questions, ou qui parlent du taf. J’en lance, les laissent rebondir sur mes chers convives, les regarde muter, s’approcher de moi, les évite, ils repartent, s’éloignent, me foutent la paix, ils jouent avec. Bande de cons. Une attaque survient: je ne souris pas, ne regarde pas, ne réponds pas, ça serait jouer et je ne veux pas jouer. Je hais tout le monde, foutez-moi la paix, soyez comme moi, je veux aller avec elle. Je veux me perdre.

On ne devrait jamais réaliser ses rêves, jamais goûter au paradis, ou ne jamais les perdre. C’est pour ça que les barrières existent. Je n’aurais pas dû les franchir. Les prix à payer est élevé.

Je cherche un endroit où me cacher. Je tourne comme un électron en cage, incapable de m’échapper. Je bouge mais ne suis pas si vivant. Je trouve quelque chose à faire, le fait. Je devrais bosser? Qu’ils essaient de m’y contraindre! J’ai dans la tête tout un tas de phrases toutes faites à leur répondre. Qu’ils viennent, ces haïs.

Et j’y pense. Trop. Trouve toujours les mêmes non-solutions, ai toujours les mêmes envies de parler/faire. Je devrais apprendre, pourtant. Pourtant ça passera, comme c’est toujours passé. Pourtant je sais m’en protéger. Pourtant ça me flingue toujours autant.

Putain envie d’écrire, comme à chaque fois. Doigts qui tapotent, mots qui calment, mais pas le temps. Taf à faire. Et mon ange qui n’est pas là…

Je veux être prêt d’elle. Je ne veux pas être là. Je veux aller me brûler. Je veux aller me brûler… Je veux aller me brûler!

« I want more » de Faithless me trotte dans la tête. J’écoute Elliott Smith. Bien sûr ça ne me calme pas.

Je reviens à mon poste, un peu calmé, les idées changées, du moins. Il se trouve que, extraordinaire, je bosse…

L’orage s’éloigne. Personne n’en a rien su. Personne ne sait ce qui me hante. Personne ne sait ce que j’ai fait. Elle ne saura jamais ce qu’il vient de se passer.

Le coeur toujours en feu, à jamais habité par ça, lèvres serrées, je continue à vivre tant bien que mal. Je vais sans doute faire infléchir ma vie dans une direction à jamais irréversible. J’ai déjà infléchi le cours de ma vie d’une manière irréversible…

Ce qui ne me tue pas ne me rends pas plus fort: ça me blesse et m’affaiblit.

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