Mais il ne fait pas le café

Le cheich (ou keffieh, ou choix) est sans doutes l’objet le plus utile du monde.

Côme me l’avait dit, lui qui en a tout le temps un en voyage: ce morceau de tissu qui n’a l’air de rien est le meilleur ami du voyageur.

Il peut faire: couverture, baluchon, écharpe, casquette, climatiseur de crâne, nappe, serviette de bain et de table, torchon, drap, oreiller, cagoule, pansement/bandage, mini-coussin, paréo, et ce matin: masque à gaz.

Normalement, un cheich ne se lave pas (tout comme un duvet de trekkeur), il n’est beau que gris sale.

Rythmes

Le rythme de l’horloge suit rarement le rythme de l’esprit.

Pourquoi au 1er Janvier ma vie serait-elle disposée à subir de nouvelles résolutions? Ce n’est qu’une date, qui n’a que peu de rapport avec mon évolution personnelle.

Pourquoi devrais-je être heureux à Noël? Ce n’est qu’une journée parmi d’autres, qui n’a aucun rapport avec l’évolution de mon humeur.

Pourquoi devrais-je me reposer le dimanche? Ce n’est qu’une convention, qui n’a aucun rapport avec ce qui mouline dans ma tête, pourquoi devrais-je glandouiller ce jour-là?

Pourquoi devrais-je ne plus avoir besoin/envie d’acheter un truc après 20h? Ce n’est qu’un instant de la journée, sans grand rapport avec mes envies.

Pourquoi devrais-je être maqué/marié à 30 ans? Ce n’est qu’une arbitraire manière de mesurer mon évolution, et qui n’a aucune raison d’avoir un rapport avec ma réelle évolution personnelle.

Pourquoi mes journées devraient-elles finir à minuit? Je suis un couche-tard lève-tard, c’est quoi cette pendule qui mesure mes journées à ma place? Pour moi, à 1h du mat’, « demain » est après mon sommeil, pas après minuit.

Esther compte les journées en « nombre de dodos ». Les coloriés aussi (Esther a-t-elle lu « Les coloriés »?). C’est un début de mesure existentialiste.

Si les règles te font chier, change les règles.

Il y a un an

Il y un an … moins deux semaines, c’était un samedi. J’allais faire un tour à Châtelet pour acheter des piercing pour l’anniversaire d’une amie.

Je voyais beaucoup de monde qui en avait et je me suis dis « pourquoi pas moi? » Ca s’est imposé à moi comme ça, et je le voulais en haut de mon oreille droite, pas ailleurs. J’avais notamment vu, dans les mois précédents, deux personnes qui en avaient, et ça m’a décidé.

J’ai mis cette idée dans un coin de ma tête. J’en ai parlé à peu de gens: celle à qui j’allais offrir des piercing (qui m’a dit « vas-y go! », et d’autres conseils, et Vicka, qui m’a dit que ça faisait putain mal pas sur le moment mais tout le reste du temps, et ça fera mal longtemps). Je ne voulais pas en parler à d’autres personnes, je ne voulais laisser à personne la chance de me dissuader

Il y un an … moins une semaine. C’était encore un samedi, j’étais encore à Châtelet. J’ai trouvé les piercing que je voulais, et je regardais les design de dragons. Je regardais les gens, et je me suis dit « ouais, j’en veux un, et pas à un autre endroit »

Il y un un an … moins une journée. J’allais au théâtre. J’ai appelé Marie sur le chemin pour qu’elle m’accompagne le lendemain. Je voulais que ça soit elle ou personne d’autre. Ca n’a été personne:  elle m’a dit qu’elle ne pouvait pas, et que merde, on fait ça à 15 ans, pas à ton âge.

C’est pas ça qui allait m’empêcher de le faire 🙂

Très sympa soirée, qui s’est étrangement terminée.

Il y a un an … pile poil. C’était un samedi. Je me le suis fait faire en début d’après-midi. Ca ne fait effectivement pas mal sur le coup, mais pendant tous les mois qui ont suivi. Je suis ensuite allé rejoindre deux amis à Bastille. Après-midi improbable, soirée improbable à la Flêche d’or, fin de soirée pas assez étrange à rentrer en chantant, mais en même temps voir l’une de ces deux personnes était en soit déjà improbable 🙂

Maintenant tout le monde y est habitué, moi y compris. Je suis à prendre avec ou pas du tout, y compris en entretiens d’embauche. Toute les personnes que j’ai rencontré depuis ne m’ont jamais vu sans. Toute celles que je connais ont dues, je pense, s’y habituer. Je ne sais pas l’effet que ça fait dans la tête des gens. Parfois il me gonfle et j’ai envie de l’enlever, surtout quand il m’empêche de dormir la nuit. La plupart du temps, je n’y pense pas. J’aime quand on me le fait remarquer, comme c’est arrivé dans un bar, ou qu’on me le mordille, comme c’est aussi arrivé dans un bar 🙂

Le bonheur

Comment peut-on savoir où est son bonheur et s’en éloigner? Comment peut-on savoir quelle direction prendre pour l’atteindre et ne pas le faire?

Quelles genre de pression l’environnement nous (me) met pour qu’on (que je) s’éloigne du bonheur?

– « J’étais expert comptable, et maintenant je suis guide touristique au Guatemala »

Ah bah oui, dans le genre grand écart, c’est fort! Mais gars, qu’est-ce qui t’a poussé à être expert comptable? Et pourquoi t’as pas fait guide dès le départ?

So what? Est-on si peu écouté et respecté dans nos envie et nos choix? Est-on si peu poussé à faire ce que l’on aime? Est-on tant attiré par les sireines qu’on en oublie notre propre voie? Est-on si flemmard qu’on ne se sorte pas les doigts afin de courir vers son bonheur, aussi difficile que ça soit?

I’m one of those…

Une soirée, quatre parties

Part 1: Fifie

20h05: « Elfie? suis arrivée »

Et discutage avec Elfie au Mac Do, comme on a parfois l’habitude de faire. En bonne marmotte qu’elle est, elle rentrera tôt, donc je prévois la suite: ciné. 22h05, « Slumdog Millionnaire ». On m’a dit: « Le gars de Ouï FM était dithyrambique, à propos de ce film ». Je regarde sur allociné: 4 étoile. Banzaï

Entre temps Marie m’appelle:

– « On sera au Cercle rouge, tu nous rejoint? »

– « Okay, après mon ciné (vendredi soir + moto = pas de contraintes d’horaires) »

Part 2: Slumdog Millionaire

22h05, le film commence.

Minuit 15, SMS à Elfie qui voulait savoir mon opinion sur le film: « CA c’est l’Inde 🙂 Excellent film, superbe histoire! »

Téléphone à Marie: « J’arrive »

Part 3: Le cercle rouge

Blindé de monde, et du beau monde, et bonne musique. Bières prix parisiens, papotage avec Marie. SMS à Jeff pour savoir ce qu’il fait. Je lui demande si je peux venir (« m’incruster » est plus juste 🙂 ), il me hurle l’adresse.

2h du mat’, le bar ferme, je prends ma moto.  1 pinte, un shot et un demi, je suis donc au dessus des limites mais je gère. Par contre j’arrête là: pas une goutte d’alcool pour le reste de la soirée.

Part 4: fin de soirée

2h et demi, chez l’amie d’une amie à des amis. Ca sent la fin de soirée proche. Je hume l’ambiance: les gens se connaissent tous, je ne connais que 3 ou 4 personnes, le bar a été dépouillé, et arrivant à 2h du mat’ passé et non invité, je me sens un peu mal à l’aise. Je fais de mon mieux, et en fait je papote la plupart du temps avec Jeff, tout en rangeant le souk.

Tout le monde fini par partir, moi de même.

Une fois prêt de ma moto, je regarde l’heure: 4h, bien sûr…

Epilogue

« Ma vie est un grand foutoir »[1] mais pour rien au monde je n’en changerais…

[1] « Paniac » de Billy Ze Kick


Technique

Technique pour, à la cantine, être assis à la table de la jolie fille qui vous a tapé dans l’œil, et ce sans jouer le lourd (comprendre: sans s’inviter à sa table)

  1. Se pointer seul (ou peut-être éventuellement à deux) à la cantine peu de temps avant que la fille ne se pointe. Habituellement elle n’est pas seule mais avec une ou deux ou trois de ses collègues. Supposons ici qu’elles soient quatre en tout.
  2. Repérer un groupe de 5 ou 6 personnes dont les plateau semblent vides, indiquant par là qu’ils ne vont pas tardé à partir. Le mieux et que ça soit des personnes connues, sinon c’est louche.
  3. S’asseoir à cette table, si possible pas sur le bord, et attendre que le groupe quitte, en croisant les doigts pour que le groupe de fille n’arrive pas avant que le groupe ne soit partie. Normalement, vous pointer avec un plateau plein prêt d’un groupe de plateau vide leur fait prendre conscience de la vacuité de leur assiette et leur fait quitter la table (testé validé 🙂 )
  4. Quand le groupe est parti, attendre que le groupe de filles arrive et s’arranger pour attraper le regard de l’une d’elle (idéalement: celle qui vous a tapé dans l’œil) Son regard attrapé glissera vers les emplacement libres proches de vous et lui fera prendre la décision que vous attendiez: il y a de la place pour elle et ses copines à côté de ce charmant jeune homme qu’elle ne connaît pas…
  5. … encore puisque maintenant vous pouvez taper la discussion 🙂

Ce midi, les points 1, 2 et 3 ont été réalisés sans que je les calculs. Ce n’est que quand j’ai réalisé que le groupe à côté de moi était parti que j’ai pensé que si j’attrapais le regard de l’une des filles, il y aurait une chance parfaitement non négligeable qu’elles s’assoient à ma table.

Ce qu’il s’est passé sans que regard j’ai eu à capter, mais conversation je n’ai point engagé: la miss était à l’opposée moi, et je suis chez le client, tout de même…

How I feel

http://www.maliki.com/strip.php?strip=127

Grave pas envie d’aller bosser, demain. Dans le genre pas du tout, c’est un pas du tout grandiose.

Juste envie de vivre.

Envie de pas dormir pour profiter de ces dernies instants.

Anyway, j’ai passé une putain de bonne soirée, hier soir. Merci à M&M et à Clara. Top bien cool comme on aimerait en passer bien plus souvent: pas de prises de têtes, dragouilles légères, finissage tardif, enfumage et noyage de cerveau.

Top classe.

Who goes there

Première fois que je quitte un bar aussi tôt, mais pas ma faute: trop oppressé, trop de monde, pas mon monde, not my mind, trop de crochets, je craignais d’être mauvaise compagnie alors j’ai fui comme l’éclair.

(I should have not)

Énervé que je fus pour je (ne) sais quelle raison, casque sur les oreilles, je me suis engoncé.

Son dans les oreilles, j’ai fermé les yeux et je fus parcouru de frissons

Tous mes sens saturés (poings serrés, yeux fermés, bouche scellée, respiration haletée, oreilles inondées) je percevais la vie en séparé.

La musique seule me lavait, la musique seule me calmait. Plus forte que mes pensées, la musique me remplissait.

Who goes there?

Moi, juste moi, étrangement: personne d’autres.

So what? Am I the only one in that body? Il semblerait que oui.

Et un souvenir me revient: Pourquoi tu n’y vas pas? Comme ça je te foutrai la paix?

Respiration … Ce ne sont que des vues de l’esprit, angel, des constructions.

Respire, ce n’est pas ce soir que tu vas mourire.

So what? Who is there? Je ne vois personne, je ne vois que des pantins qui boitent.

Who goes there? Qui es-tu? Who are you?

Qui est ? Non, personne; j’ai rêvé, oui.

Ou trop de monde. Mais que fous-je ici? Pourquoi je me suis barré, aussi? La soirée s’annonçait bien: du beau monde, et c’est rare. Mais moi je n’y étais pas. L’alcool aurait pu aidé, mais les rencontres auraient été d’une autre qualité. Alors je suis parti me réfugier, et ce n’était pas une bonne idée…

Coloriés

Après une journée comme celle-ci, j’ai envie de tuer. Ou de parler.

Le sommeil ne fera que refouler les souvenirs, sans les exprimer, sans les étaler, sans les écrire. Ce n’est pas lui qui me calmera.

Je voudrais ne pas dormir afin de continuer à ressentir. Mais je sais que Morphée va finir par me cueillir, alors je me dépêche…

« Les coloriés » … On dit que quand l’élève est prêt, le maître apparaît. So what? Pourquoi ce livre m’attérit-il dans les mains maintenant? Ce n’est pas faute d’en avoir lu, des Alexandre Jardin. Mais celui-là… A croire que toute ma vie j’ai fait mon chemin juste pour lire ce livre à ce moment. Ces livres à ce moment, même…

Pourquoi le monde n’est-il pas ne serait-ce qu’à 5% comme dans les livres d’Alexandre Jardin?

Bordel de merde, pourquoi tout le monde dit et souhaite la même chose et personne ne semble ne serait-ce que dans les starting-block de le faire? Je suis sûr que tout le monde le ressent. Mais personne ne le montre, et personne ne se bouge. Personne ne met des claques, personne ne s’insurge, ne s’énerve ou ne secoue son prochain pour le réveiller.

Et moi je vais continuer à rêver les yeux grands ouverts, en étant patient.

Mais je ne sais pas jusqu’à quand.