La capoeira c’est bon, mangez-en

Ouais, du sport en jogging par 30°C, c’est pas la plus brillante des idées…

Seconde édition: entraînement avec cette fois le vrai prof, et non plus un élève (tout corde grise qu’il est)

Échauffement, entraînement, nouveauté: tous en cohorte quinconcée on fait le même mouvement. Je continu à apprendre à faire la ginga.

Ce sport ressemble vraiment au Kalarippayatt, autant dans les positions que dans l’esprit, mais en moins rigide. Ainsi que dans l’échauffement: chaque mouvement n’est en fait que la préparation à l’entraînement et aux figures.

Ce que j’aime: ça apprend la coordination des mouvements, ce que je sais mal faire, et ça me fait bouger 😉

Ce qui me gêne:  Je ne suis pas du genre à m’investir dans ce genre de choses au point où je pense il faudrait que je le fasse (suivre les voyages, les week-end, les assemblées, les sorties, adhérer à la culture de ce sport, …), mais n’est-ce pas le lot de toutes les assoces ? Et puis, pas assez de liberté dans les mouvements (même défaut que le Kalari, par ailleurs). Chaque position a un nom, et on risque pas d’aller bien loin si on ne les apprend pas. A contrario, la grimpette nécessite peu d’enseignement pour démarrer et avancer.

Mais tout ce qui est complexe est riche (hein Blanche-Neige ? ), so … let’s play 😉

Capoeira

« Danser » se dit jouer, entrer dans la « danse » se dit acheter (et triper se dit comment ? ). Votre premier adversaire est une chaise. On se baisse en passant devant les instruments. Quand on entend « Yé », il faut s’arrêter immédiatement. Le cercle s’appelle la roda. Il faut qu’elle soit continue, sans trous, et ne doit pas s’étendre même si les joueurs essaient d’en déborder. Tout le monde a un apelido, un surnom. Les attaques et les esquives ont un nom, on les enchaîne comme on peut/veut, et on peut improviser dans une certaine mesure. Ça ressemble au Kalaripayatt.

Let’s play…

Révélation de la nuit

Et voici les secrets de ma vie: la nuit n’est pas noire, elle est bleue, et c’est un bleu qu’on respire et qui fait vivre et qui gonfle les poumons et le cœur. Et mon four n’est pas noir, il est doré et c’est un or qui sent bon et qui se mange dans le pain et les brioches.

Michel Tournier, « Pierrot ou les secrets de la nuit ».

Elle est bleue, et d’un bleu charmant,
D’un bleu violet, la fumée
Que laisse échapper lentement
Ma cigarette parfumée ;
Et j’aime à voir, d’un faible essor,
Monter sa spirale indécise.
– Au contraire, celle qui sort
De mes lèvres est toujours grise.
Pourquoi pas bleue aussi ? Pourquoi ?
Qu’est devenu le bleu, poète ?
– Je sens que ce bleu reste en moi
Et ma rêverie en est faite.

Jules Lemaitre, « La Revue des Tabacs »

Et ouaip, y a des mots qui vous restent en tête pendant des années.

Anyway…

En rentrant chez moi, ce soir, une fois de plus seul, j’ai cogité. Ok ok, je rentre, je suis seul comme un peu trop souvent en ce moment.

D’un côté ça me gave, mais d’un autre quelque chose de cool me démange le cerveau; deux rencontres aidant j’ai acquis cette liberté et ce détachement, que je garde précieusement, et je sens que ça en découle.

So what? comme dirait le Jedi.

So je me suis dit que j’avais plein de trucs à faire, en rentrant chez moi. Mieux: je n’avais aucune obligation. Mieux: aucune obligation envers qui que ce soit.

Et d’un coup un nouveau chemin s’est ouvert à moi, comme quand on découvre une route au bout d’une impasse.

Alors, quel est donc cet étrange et agréable sentiment qui se terre derrière la solitude?

La solitude n’est pas noire ou grise, elle est bleue pour peu qu’on la regarde sous un autre angle, et sous cet angle elle s’appelle indépendance.

Hurlement

Je me rappel peu de choses, de mon rêve. De mon cauchemars, plutôt. C’est flou mais je vais essayer de raconter.

Je me souviens de deux scènes: l’une où une bête, nue et étrangement humaine, marche comme ivre près de je ne sais pas quoi, peut-être une table ou un bureau, encombré d’une quantité phénoménale d’objet. Elle a l’air de souffrir vu sa démarche erratique, en plus de chancelante, et ses gestes: elle se tient la tête à deux mains.

Dans la scène suivante, cette bête, debout, hurle. Elle est proche de ce qui semble être une paillasse, ou peut-être un lit. Le cri est court mais l’atmosphère est au silence, donc le bruit détonne, comme décalé. Comme s’il n’était pas à sa place, comme si ce n’était pas ce qu’il fallait faire. Et d’ailleurs je sens que ce cri n’est pas naturel, pour la bête, comme si elle n’en avait pas l’habitude, que c’était la première fois qu’elle agissait ainsi mais que c’était son ultime recours pour exprimer ce qu’elle ressent.

Ces deux scènes se passent dans une assez petite pièce à dominante jaune ou rouge, je ne sais plus très bien. Je n’arrive pas à distinguer le reste de la pièce.

Le plus étrange, dans tout ça, c’est la désagréable sensation que je m’observe, que cette bête est moi.

Inspiration: H.P. Lovecraft

Aphorisme de la tentation

Il est plus facile de résister à la tentation que d’y céder.

Oui je sais, c’est super polémique, comme phrase, et personne n’est d’accord (hein Mouna?) Et je dois bien admettre que c’est le terme « résister » qui ne colle pas, parce que résister à une tentation c’est déjà admettre qu’elle est installée, alors que ce que je veux dire c’est qu’il est plus facile de ne pas être tenté que de résister à la tentation, ne serait-ce qu’en faisant le vide dans sa tête et en pensant à autre chose.

Ou alors, « il est plus facile de résister à la tentation quand on sait qu’on aura d’autres occasions », comme j’ai trouvé sur le net?

Ou  « il est plus facile d’éviter la tentation que d’y céder »?

C’est pas encore ça…

Aphorisme des mots

Les mots sont le sang de l’âme.

Je me demande si elle n’existe pas déjà, celle-là, tiens… Une brève recherche sur Gougle m’informe que non, j’en serais donc l’heureux géniteur, comme a priori les précédentes.

Parfait 🙂

Le cheminement part de ce matin, dans le bus, avec la constatation que j’ai envie d’écrire à une certaine personne.

Pourquoi? Parce que je me sens blessé par elle. Du coup rapprochement: j’écris quand ça va mal. Puis image: écrire tant et tant dans cette situation fait penser au processus de cicatrisation d’une blessure.

Exécution: j’ai écris. Puis encore. Puis j’ai encore envie. Et l’image s’affine: écrire ME fait du bien, écrire comble MA blessure.

Et peu de temps après cette impression se cristallise en cette petite phrase.

Double effet kiss-kool: ça pourrait aussi vouloir dire que les mots sont ce qui meut l’âme. Quoique pour cette dernière signification ça prête à interprétation…

Emotif

Je suis, je le sais, un émotif (au sens Herrmann). Un communiquant, si vous voulez.

Je connais aux moins deux autres personnes qui le sont aussi.

Et c’est assez extraordinaire la communication que je peux avoir avec ces personnes, surtout avec l’une d’elle, en fait. C’est quasiment fusionnel: je sais ce qu’il se cache derrière chaque mot, chaque expression. Je connais chaque pensée, et je sais comment elles s’articulent dans leurs têtes, d’où elle vient et où elle va. Facile: je suis comme ça.

Et en fait c’est assez flippant. Un peu comme marcher au bord d’un tourbillon: on se retient de se laisser entraîner à trop en dire, à se sentir trop proche de la personne.

Flippant et épuisant. La lecture de Video Girl Aï, ou mater un épisode de Grey’s l’est tout autant et pour les mêmes raisons: c’est mon domaine, ma manière de penser. Je bois du petit lait mais c’est comme mettre du nitrométhane dans un moteur: ça le fait monter dans les tours, et ça l’épuise.