10h par jour

« Heureux qui comme… » allez savoir pourquoi j’ai ça en tête.

Bref.

Qui est capable de dire « je bosse 10h par jour la tête dans le guidon? »

Moi pas. Moi je farfouine, je lis des blogs, des news (IT ou pas). Je ne peux pas (ou en de rares circonstances) me consacrer uniquement à mon boulot. Faut que je décompresse, me change les idées, me relie au monde (même si…) plus ou moins fréquemment.

C’est peut-être ce qui me perdra mais j’ai une concentration de poisson rouge, parfois 🙂

L’autre côté de la médaille est que du coup je me cultive, je ne reste pas 10h par jour à faire une tâche payée pour un autre qui ne me (re)connaît pas. Je découvre le monde, je me tiens au jus, je sors mes antennes, tends mes oreilles.

Mais je ne peux pas, non, être complètement concentré sur une activité qui, au fond, ne m’apporte que peu de choses…

Bouche close

Minuit 38. Je reviens du ciné, je suis allé voir ‘American Gangsters’ avec une amie. Excellent film; long mais bon et passionnant.

J’avais éteint mon téléphone (ne sachant pas le mettre en vibreur). D’habitude je le regarde dès la sortie de la salle, donc mon ‘réflexe’ (de consommateur moyen accro aux nouvelles technologies) a été de le rallumer. Mon humeur du (très grand) moment étant ce qu’elle est, je l’ai maintenu dans son état léthargique. Je me suis dit que j’allais le laisser comme ça jusqu’à demain matin (après-midi? soir?) mais … non, je craque dans l’ascenseur.

Là, je rallume le-dit mobile. Il met quelques secondes mais fini par m’annoncer que j’ai un (mini)message. Pas de panique, je sais qui c’est, même pas besoin de regarder. Je rentre chez moi, jette un œil à mon téléphone fixe: confirmation de qui a essayé de me joindre.

Très bien…

Je rassemble les papiers qu’il faut que je photocopie demain et… il manque quelque chose. Je tends l’oreille; ah oui: de la musique. Mon appart’ n’est abrité que par le bruit des ventilos alors que d’habitude il est couvert par de la musique (la musique est tellement constamment présente chez moi qu’elle (me) manque quand je suis chez les autres).

La musique attendra, je fini mes papiers.

Une fois rassemblé le tas à photocopier, je rentre dans le cyberworld: checkage de mails (« merdicum, pas de réponse de machine »), lançage de Pidgin (« re-merdicum, bidule n’est pas connectée), lecture des éventuelles nouvelles nouvelles sur les blogs déjà consultés dans la journée. Il n’est que presque minuit, j’ai donc théoriquement de bon paquets de dizaines de minutes avant que me coucher ne devienne une nécessité absolue (enfin… pour peu qu’être en forme au boulot soit une nécessité absolue…)

Alors je musarde. Je lis des billets que je n’avais pas lu, je lis les news du monde auquel je n’appartiens plus, je check 15000 fois mes mails, je regarde 15000 fois Pidgin pour voir si quelqu’un s’est connecté depuis la dernière demie seconde, je reviens au billet que j’ai laissé 2 secondes plus tôt, au milieu d’une phrase, happée par une envie d’aller voir sur la page d’à côté.

Je lis. Je vois des mots qui s’alignent, forment des phrases. Je suppose, mais ne suis pas très sûr, que ces phrases résonnent dans ma tête, et ont une voix que mon cerveau leur donne.

Mais personne ne parle, dans mon appart’.

Je fini par aller sur sa page. Ça me fait toujours un effet terrible; ça réchauffe, ça brûle, ça remue, ça me donne envie de m’exprimer, ou au moins tenter de le faire, ça blesse, ça me crispe, ça me fait me sentir vivant, après tout, me sentir moi, de faire des choses dingues (qui, après tout, seraient moi, non?).

Je quitte la page. Des millions de choses tournent dans ma tête mais reste muet, fidèle à mon humeur (et à ma décision?) Je voudrais (lui? lui? lui?) écrire ce qui me tourneboule le ciboulot, heurtent d’autres choses, mais je reste bouche close.

Je sens les idées qui veulent se transformer en mots et sortir. J’ai envie de parler mais je décide (j’ai décidé) que non. Pas parler. Pas communiquer. Fini.

Alors … je perçois le silence verbal autour de moi. Je sens tout ce fouillis qui veut sortir mais non, il restera en moi.

Je me sens comme une tour d’ivoire, avec plein de choses à l’intérieur, plein de choses cachées que je ne veux pas donner au monde. Que je devrais donner, que j’ai donné, mais que je ne veux plus donner. Basta… Ça grandira (pourrira?) mais attendra. Et en attendant je reste bouche close.

Elle est connectée. Soulagement… Je clavarde… Je ne parle toujours pas (pas de sons) mais … j’adoooore quand elle est là. Et elle est toujours là, toujours 🙂 On tapote. Pas de sons que celui du clavier, ça sera celui de sa voix. Ses mots s’alignent, calmement. Je pose des questions, elle y répond, calmement. Elle me respecte. Elle ne me violente pas, ne me fait pas chier. Je ne parle toujours pas, je refuse de parler, d’émettre un son, ne serait-ce qu’une exclamation, mais je tapote. Je me sens calme, avec elle. Je la laisse naviguer en moi où elle veut, elle sait le faire, elle ne casse rien et observe avec attention.

Je ne parle toujours pas, mais je lui parle… ça me repose…

Ecrire ou pas écrire?

Écrire…

Je ne troc pas assez de temps, moi, pour écrire.

Et pourtant… Buddha sait que ça volette, dans ma tête.

Well, j’ai fait la taupe, ce week-end. Départ pour Lyon samedi midi, y rejoindre la taupe-chef: Audrey. Soirée tranquille, couché tôt car … levé 5h car … 3h de route pour se rendre dans le Vercors.

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Et là, 3h à chercher l’entrée de la grotte: la « topo » qu’on avait l’indiquait mal. Anyway, on fini par la trouver, on fini par descendre.

Ça commence par une chatière de 6m, une vire (corniche sans corniche mais avec une main courante) d’un mètre ou deux, puis un puis de 14m puis c’est du loukoum: galerie de métro, concrétions, magnifiques…

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On a bien sûr fini tout crade (« vous pensiez pas ressortir propre? »)

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Mais c’était tout de même bien génial. Je le referais volontiers 🙂

What else?

Tant de choses…

J’ai chaud. Et parfois froid. Je suis parfois perdu, et parfois pas. J’ai souvent des envies de meurtres, parfois des envies de câlins…

J’ai envie de partir… Partir là, partir là-bas, partir comme ça, refaire ma vie dans une autre vie…

Ou arrêter de fuir, arrêter de courir…

Flying

Je ne suis pas là, je suis à 10000m. Parfois je redescend. Parfois je redescend pour écouter ce qu’il se passe mais la plupart du temps je ne suis tout simplement pas là. Je pense aux uns et aux autres; je tisse des fils entre mes histoires afin de déterminer la trame de ma pomme; je savoure l’instant présent ou me remémore les instants passés; je découvre les dessous du monde; je regarde mon univers se dessiner malgré moi; je me regarde évoluer à l’intérieur, dans une bonne ou mauvaise direction; je regarde mes sentiments naître, évoluer, me bouffer, disparaître, foutre le dawa, me remuer, éveiller des souvenirs, me transformer; je contemple des scènes dont je connais la fin, ou dont je ne veux absolument pas être le protagoniste, présent ou futur…

Je ne suis jamais complètement ici. Et là, je ne suis absolument pas ici.

Ecrire pour soi et une activité solitaire (oui, comme se …) et personnellement je fais ça en cachette; je ne peux pas écrire si on me regarde. Ce qui pose certains problèmes la plupart du temps: comme écrire me vient comme une envie de pisser, en plus souvent, je ne peux pas le faire.

Tracklist:

  • « Am I wrong? » Etienne de Crécy
  • « This is not a dream » Apollo 440 & Morphine

Respiration

J’adore être seul, en ce moment.

Casquette, parka, obligé de parler à personne, mon univers qui tourne, tranquillement, sans témoins … je jongle avec mes vies et il n’y a plus de témoins. Je voyage seul, je gère mon temps seul et je ne parle à personne… mon univers me suit… et il n’a plus de piliers.

L’univers retient sa respiration, plus rien ne (me) parle, le silence se fait, plus rien ne tourne, dans l’attente de cet évènement. Mon cœur bat fort et vite… Ma vie peut basculer…

Suis-je quelqu’un qui écoute bien?

Je ne suis pas dépressif

Que ceux qui en doutent se rassurent, je ne suis pas dépressif.

J’ai des coups de blues, comme tout le monde (je suppose), mais il se trouve que j’ai parfois besoin de les écrire. Il se trouve peut-être aussi que je les ressens plus vivement, ou que je sais les décrire, mais c’est un fait: je n’écris que les choses qui me font du mal. Donc, si sur ce site il y a souvent des textes sombres (de ma part) ce n’est pas parce que je suis en phase de profonde dépression c’est parce qu’à un moment quelque chose me touche et j’ai besoin de l’écrire, point.

A part ces moment, sincèrement, ça va: plein de choses me rendent heureux, me font réfléchir, me font rire, me font hurler, toussa. Pas de quoi s’alarmer, globalement ça va, je suis vivant, avec des sentiments et des pensées. Pas de quoi prendre non plus ces textes pour une généralité concernant mon humeur, ils ne sont que le reflet de mon état à un moment donné.

Désolé, donc, s’ils vous paraissent déprimant, si JE vous paraît déprimé, s’ils vous font vous interroger sur ma santé mental, si vous n’y comprenez rien (c’est parfois voulu 😉 ), mais c’est ma manière d’écrire, alors…

Alors, pourquoi sur le web, allez-vous dire? Parce que je crois que j’ai besoin de la pression d’être lu par d’autres pour mettre en forme ce que j’ai en tête. Ecrire pour moi dans un coin invisible, ok, mais ça donne des trucs beaucoup trop cryptique…

Miam

Ai mangé ce midi avec une copine qui a … le même problème que moi: voyageuse, elle se prend en plein poire l’envie absolue de ne pas du tout pratiquer une activité quotidienne et rémunérée qui ne lui apporte personnellement rien.

C’est bien de se prendre ça à cet âge (le mien/notre). Ça fait super mal mais c’est salvateur. Et moi ça m’a fait du bien de m’évader le temps d’un repas et d’entendre parler, pour une fois, de choses que je ne considère pas comme futile.

Combien sont-ils à prendre conscience de cette prison? Combien en sont sortis? Combien y sont encore et vont y perdre la raison, ou leur vie? Combien y sont heureux, à vendre leur… vie?

Nuage sombre

Raaa, j’aime pas ça…

Je pars en vrille quand je la vois. Ça chauffe, sert, fait trembler. Je me remémore ce qu’il s’est passé, ce que je ne peux pas faire, ce que je voudrais faire, ce qu’il est dangereux de faire, ce que je veux faire, ce qu’il est possible de faire, et ça me mine, et les nuages sombres s’accumulent.

Je vois tout en noir, je regarde ce que je suis et ça ne va pas. Et ensuite ça va parce que je me dis que je suis ainsi fait, puis ça ne va pas parce que c’est sans issues et qu’il vaudrait mieux que je prenne des mesures.

Et je deviens de sale humeur. Envie de ne parler à personne. Et du coup je vois plus clair: boulot=merde. C’est pas la vie, c’est pas ma vie.

C’est absurde. Se prendre la bouille sur des paquets tcp alors que l’important n’est pas là est absurde. Croire que c’est important est absurde. S’y intéresser est absurde. Se passionner pour est absurde.

Pas envie de parler, pas envie qu’on me parle. Envie de parler, envie qu’on me parle mais putain de merde d’autre chose que le taf.

Et c’est l’orage.

Et j’ai envie de l’assassiner lui. Lui arracher les tripes, l’écorcher vif, lui écraser mon poing dans la gueule. D’enfin me débarrasser de lui.

Et j’ai envie de plein de choses avec elle. De choses impossibles. De choses qu’il ne faudrait pas. De choses inavouables. De lui dire plein de choses. D’y aller et d’y rester.

Et je hais tout le monde. Je trouve tout le monde laid et ridicule. J’ai envie de tuer tout le monde. Un gars ne prends que des légumes à midi? Quel plouc! quel con! superficiel, tout ça. En plus il est laid parce que vieux.

Je ne rigole plus, ne souris plus, parle à peine, évite avec brio les sujets dont je ne veux pas parler et qui feraient qu’il faudrait que je réponde à des questions, ou qui parlent du taf. J’en lance, les laissent rebondir sur mes chers convives, les regarde muter, s’approcher de moi, les évite, ils repartent, s’éloignent, me foutent la paix, ils jouent avec. Bande de cons. Une attaque survient: je ne souris pas, ne regarde pas, ne réponds pas, ça serait jouer et je ne veux pas jouer. Je hais tout le monde, foutez-moi la paix, soyez comme moi, je veux aller avec elle. Je veux me perdre.

On ne devrait jamais réaliser ses rêves, jamais goûter au paradis, ou ne jamais les perdre. C’est pour ça que les barrières existent. Je n’aurais pas dû les franchir. Les prix à payer est élevé.

Je cherche un endroit où me cacher. Je tourne comme un électron en cage, incapable de m’échapper. Je bouge mais ne suis pas si vivant. Je trouve quelque chose à faire, le fait. Je devrais bosser? Qu’ils essaient de m’y contraindre! J’ai dans la tête tout un tas de phrases toutes faites à leur répondre. Qu’ils viennent, ces haïs.

Et j’y pense. Trop. Trouve toujours les mêmes non-solutions, ai toujours les mêmes envies de parler/faire. Je devrais apprendre, pourtant. Pourtant ça passera, comme c’est toujours passé. Pourtant je sais m’en protéger. Pourtant ça me flingue toujours autant.

Putain envie d’écrire, comme à chaque fois. Doigts qui tapotent, mots qui calment, mais pas le temps. Taf à faire. Et mon ange qui n’est pas là…

Je veux être prêt d’elle. Je ne veux pas être là. Je veux aller me brûler. Je veux aller me brûler… Je veux aller me brûler!

« I want more » de Faithless me trotte dans la tête. J’écoute Elliott Smith. Bien sûr ça ne me calme pas.

Je reviens à mon poste, un peu calmé, les idées changées, du moins. Il se trouve que, extraordinaire, je bosse…

L’orage s’éloigne. Personne n’en a rien su. Personne ne sait ce qui me hante. Personne ne sait ce que j’ai fait. Elle ne saura jamais ce qu’il vient de se passer.

Le coeur toujours en feu, à jamais habité par ça, lèvres serrées, je continue à vivre tant bien que mal. Je vais sans doute faire infléchir ma vie dans une direction à jamais irréversible. J’ai déjà infléchi le cours de ma vie d’une manière irréversible…

Ce qui ne me tue pas ne me rends pas plus fort: ça me blesse et m’affaiblit.

Tracklist:

Abri

Se lover dans un creux, au chaud, à l’abri du monde et de tout. Être au chaud dans un écrin, être protégé… Ne plus penser à rien, juste ressentir la chaleur, la plénitude, être envahie, occupé par le calme.

Bonheur d’avoir arrêté la chasse, pour juste un moment…

Mais où est sa chambre?