Visite médicale aujourd’hui. Quelques exams, des questions. Et surtout des questions de moi, avec un sourire esquissé… et si en fait j’étais pris ? et si en fait j’allais vraiment me retrouver à 400km au dessus de vos têtes à réaliser un très vieux rêve que je pensais inaccessible ?
Il est bien étrange comme des musiques peuvent me faire sentir chez moi.
Comme… si… elles… matérialisaient… sensiblement… un état d’esprit… qu’elles… agrippaient au passage… un peu plus… que… je pourrais… m’endormir contre elles… ou… les regarder dans les yeux… les décrire…
Parfois j’aimerais tout brûler, TOUT brûler. Faire un gros reset comme le fait la reine noire.
Passer un coup de lance-flamme afin de cramer âmes et fantômes. Fantômes surtout. Et n’emporter que le peux que je sais n’être que moi. Et sans un mot me mettre à rebâtir… Plus loin, mieux peut-être.
Mais surtout désherber, faire le ménage, éclaircir, désobstruer, désencombrer les placards. Tout brûler et regarder ce qu’il reste. Et resemer ce qui vaut le coup de l’être.
J’ai en tête le rythme de certaines paroles de Fauve, que je finirai par trouver avant la fin de ce billet, je pense.
Des paroles qui dises tu es.
Parce que j’en ai un peu marre qu’on me dise qu’il faut que je choisisse ma voie, gna gna gna, y a que moi qui peux, gneu gneu gneu.
J’aimerais bien ne plus être moi, ou en tous cas le moi que je connais. Le moi peureux mollasson englué dans sa mélasse, perdu dans son brouillard dont les autres ne voient que les filaments qui s’étirent débilement. M’extraire de moi, me retourner et faire quelque chose de classe de cette pâte flasque. Un truc un peu sympa, qui brille tranquille mais pas trop, dont je sois un peu fier. Tu sais, un truc dont les meufs s’approchent et lui dise « allez viens je t’emmène, ça va être bien tu vas voir ». Un truc qui daube pas trop, pas trop chiant à traîner, un peu sympa à regarder, un peu intéressant à écouter.
Mais comme je peux pas m’extraire de moi, j’aimerais bien que quelqu’un me décrive les contours de cette pâte.
Et j’ai pas trouvé la chanson de Fauve que j’ai en tête…
Tracklist :
« De ceux », de Fauve, parce que je suis aussi de ceux.
Des engueulades, des enfers. De l’enfer qu’elle m’a fait vivre.
Des ailes qu’elle ma coupée. De l’enfer dans lequel elle m’a plongé. Dans lequel je l’ai laissé me plonger.
Des attaques malhonnêtes, gratuites, avilissantes, inqualifiables, destructrices, innommables.
Je me souviens que je l’ai aimé. Comment ai-je pu ? Comment ai-je pu à ce point me tromper ?
L’amour n’est-il qu’illusion, dupe, à ce point … leurre, chimère ? Douleur, au fond ?
Comment peut-on être aussi destructeur alors que l’on dit aimer ?
Comment être aussi con pour se laisser faire à ce point ?
Je me souviens… de ces phrases comme des tisons que je la laissais me planter. Des coups d’épée dans le dos, encore et encore. Des paroles comme de la lave brûlante sur la peau. Et je me laissais faire. Et je croyais bien faire…
Comment ai-je pu me laisser faire… Que vaux-je donc pour m’être laissé faire… pour m’être laissé détruire, rabaisser, enfermer, manipuler.
Comment ai-je pu confondre ceci avec de l’amour…
Je me souviens car j’en porte encore les cicatrices, et qu’elles brûlent encore…
J’aime bien cette date : en tout début de mois, vers la fin du printemps, quand il commence à sérieusement faire bon.
Un jour avec un petit chiffre qui précède celui du mois, presque vers le milieu de l’année, en tous cas vers le haut du calendrier. Une date qui dit « azi, je trône en haut du dernier mois qui est en haut du calendrier ! En dessous de moi, la descente ! » Une date se prononce d’un trait, sans s’étendre.
Et tu te rends compte que t’es peut-être tout bêtement pas fait pour ça.
Parce que les hiérarchies, l’ordre, l’organisation, être un bon soldat n’est pas ton genre.
C’est pas ton genre mais t’en as bien besoin.
Besoin ? C’est juste réconfortant. Pas besoin de réfléchir, de décider.
Et puis il est terriblement grisant ce sentiment de vivre, de rentrer chez soi après une journée où tu as eu le sentiment que les choses ont avancées pour de vrai. Que les choses ont bougées pour de vrai.
Que les leviers d’action sont à portée de main.
Mais tu ne sais pas te conformer aux ordres, n’est-ce pas ?
Imposteur.
Imposteur.
Pourquoi t’as fait ça ? Tu sais, tu sens que ça te vrille le cerveau, à chaque fois.
Pourquoi t’as fait ça ? Pour faire ton intéressant ? Pour te prouver que tu peux sauver ?
Après plus d’une semaine… Je me sens moins colérique, moins envie de me disperser. Moins envie de partager avec 1000 inconnus, de disperser dans le néant ce que je pense, voit, entend, photographie. Tout ceci rester en moi, mature, grandi.
Je n’ai plus 1000 guerres, 1000 conversations intérieures.