« Je ne sais pas », ça veut dire que je ne sais vraiment pas.
Ou alors que je ne sais pas trop, disons que j’ai pas encore décidé.
Ou alors que je ne sais pas du tout du tout.
Ou alors que je sais, mais que je n’ai pas envie de répondre car je n’ai pas envie de m’embarquer dans des justifications, des explications, des argumentations.
Pourquoi faudrait-il faire quelque chose de quelque chose ? Pourquoi faudrait-il répondre à cette question ? Pourquoi faut-il sans arrêt que l’on me pose cette question ? Pourquoi devrais-je faire quelque chose de tout ça ?
Ainsi donc, suite à journée où des diplômes ont faillit être perdus (dont celui de votre serviteur, il va sans dire), il en a été conclu par moi-même et les instances dirigeantes et encadrantes, qu’il serait de bon ton que j’aille me faire la b* ailleurs.
Je te demandes si tu es une bête féroce ou bien un saint Mais tu es l’un, et l’autre. Et tellement de choses encore Tu es infiniment nombreux Celui qui méprise, celui qui blesse, celui qui aime, celui qui cherche. Et tous les autres ensembles Trompe-toi, sois imprudent, tout n’est pas fragile N’attends rien que de toi, parce que tu es sacré. Parce que tu es en vie Parce que le plus important n’est pas ce que tu es, mais ce que tu as choisi d’être
Oh oh oh qu’est-ce que tu fais ? Arrête !
Qu’est-ce qu’il te prend de faire des trucs pareil ? Pourquoi tu te fais du mal comme ça ? Qu’est ce qui ne va pas ? Parle-moi, tu sais que tu peux tout me dire Mais nan mais c’est des conneries tout ça tu le sais Regarde-moi dans les yeux. Regarde-moi. On s’en branle, c’est pas important Moi je te trouve magnifique. Depuis la première fois que je t’ai vu D’ailleurs, je ne m’en suis toujours pas remis Et puis comment je ferais sans toi moi ? Et puis comment l’univers il ferait sans toi ? Ça ne pourra jamais fonctionner. C’est impossible Alors faut pas pleurer ! Faut pas pleurer. Parce que ça va aller je te le promets, ça va aller
Parce qu’on est de ceux qui guérissent, de ceux qui résistent, de ceux qui croient aux miracles
J’ai vu la bombe exploser, au loin, vers le centre de la ville. Elle n’était pas prévue… J’ai vu le flash. Je marchais tranquillement et wouf.
L’onde de choc n’est pas arrivée tout de suite. J’ai eu le temps de voir les bâtiments tomber un à un. Je me suis fait la réflexion que je n’avais aucune chance d’échapper au souffle. Pas la peine de courir…
Les grandes personnes étaient dans la cuisine en train de parler mais ça ne m’intéressait PAS ! D’ailleurs ça n’intéressait pas tout le monde : certains parlaient plus fort que d’autres, et d’autres ne parlaient pas du tout…
Bon, j’ai essayé d’écouter une peu, hein, pour quand je serai grand. Ça parlait du voisin qui a fait ci, du maire qui a fait ça, du village d’à côté dans lequel il s’est passé ceci. Ils disaient que c’est les choses importantes du monde mais moi je comprenais presque pas tout, et puis je crois qu’au fond ça m’intéressait PAS !
Voilà, un vendredi de début décembre, en pleine semaines des gilets jaunes, presque 6 mois après tous les autres de ma promo, mon nom était sur une liste, avec 8 autres, faisant de moi un diplômé infirmier !
Je sautillais partout, je me sentais libéré d’un poids, j’avais envie d’embrasser tout le monde. Je sentais une corde de plus à mon arc, un talent de plus dans mes mains ! Celui de prendre soin de ceux qui ne peuvent plus prendre soin d’eux. Peut-être était-ce cela que je cherchais, au fond, depuis le début ? Par vengeance, réparation…
Après presque 3 ans et demi de formation, j’ai réussi, achevé, quelque chose : j’ai le diplôme d’un des métiers les plus ambivalents du monde ; respecté par tous mais sérieusement sous payé…
J’ai l’impression d’être deux, d’avoir deux mains.
( ( « je suis infirmier » ) )
Mais alors j’avoue… un goût amer : j’ai appris la nouvelle seul, alors que j’étais dans la rue d’une ville inconnue, sans mes parents pour me féliciter, sans un conjoint pour m’embrasser.
Il y a trop de place pour moi, dans ma vie.
Tracklist :
« It’s in your hands », de Björk, parce que c’est dans mes mains, maintenant…