Anthony Robbins

Suis en train de mater une vidéo d’Anthony Robbins (« The time of your life »).

Constatation: je comprends plutôt bien l’accent américain 🙂

Bon, sans rire: il fait, dedans, une analogie avec la conduite: le véhicule va là où le pilote regarde.

Analogie de quoi avec la conduite? De la vie: vous allez là où votre attention se porte. Si elle se porte sur les emmerdes, vous irez dans les emmerdes. Si elle se porte à côté, il y a des chances que vous les évitiez. Pas toutes les chances, mais bien plus que si vous regardiez le mur…

Qu’est-ce que ça vaut, ça? Je ne sais pas, mais je vais essayer 🙂

"Sonnez l'hallali, sonnez ma mort"

« Tableau de chasse », Claire Diterzi

Je ne maîtrise plus rien. Je n’arrive même plus à me rappeler ce que j’ai fait la veille, ou ce que je vais faire dans les deux jours. J’ai l’impression de courir après ma vie, mon emploi du temps.

En plus de courir après les gens.

Je commence des choses sans jamais les finir, ni même savoir ce que ça va donner; je m’attache alors que ça ne sert visiblement à rien (n’est-ce pas Matthieu?)

Esclave des temps modernes, je me disperse: trop de choses à faire, mais doivent-elles vraiment être faites? Je suis noyé par des évenements qui me dépassent. Où suis-je, là dedans?

Mon ballon-sonde est bien maltraité, mais toujours vivant.

Rien n’a été amélioré, depuis le Québec, au contraire: c’est pire. Je suis plus emprisonné; c’est plus subtile, plus sournois, plus insidieux, et j’ai moins envie d’en sortir.

Mon état de Grande Liberté a duré exactement 9 jours: du vendredi d’avant à ce lundi soir.

Pas 9 semaines, pas 9 mois ni 9 ans. 9 jours.

Depuis, tout a été saccagé. Ce n’est plus comme avant, plus aussi pire, mais différent: plutôt que de ne plus savoir où aller, je ne sais pas si je vais y arriver, si ça vaut le coup d’y aller, ou si je vais me faire du mal en y allant.

Je n’aime pas la pluie qui tombe dans la forêt…

Rose

Me suis réveillé ce matin, il faisait beau, le ciel était rose, les anges chantaient, il y avait des fleurs partout, ma vie était moins chiante, je me sentais moins vide, je souriais, je me sentais plein d’énergie, ça ne me faisait même pas chier de me lever.

Peut-être est-ce réel, peut-être est-ce mon état d’esprit 🙂

Pas bosser

Ou que ça soit parce que le mal est plus profond: sentiment que la vraie vie n’est pas ici (comment ça je me répète?)
Oui j’y retombe; PVT, je crie ton nom. Sauf que cette fois c’est plus dur: j’ai un peu plus de raisons qu’avant de rester là où je suis.
Mais l’envie est .
D’un autre côté, c’est pervers: on est presque obligé de se sentir bien. Du coup ça fait du stress. Autant avant je m’en cognais d’aller bosser, autant maintenant j’ai des appréhensions.
Mauvais, ça…

La bestiole

-Viens là, dooooouuuuuucement…

– Ah mais fous-lui la paix, à cette bête!

– Rhhhaaa, laisse-moi faire.

– Oui mais là tu la soule, tu ne vois pas? Elle est planquée, et tu viens la faire chier.

– Mais non, elle fait son cinéma.  Je sais qu’elle aime bien la compagnie.

– Ouais, mais pas tout le temps, tu vois pas? Mais…. FOUS-LUI LA PAIX! Tu vois pas la tête qu’elle fait?

– Mais elle fait pas une tête bizarre, là. Et puis je ne fais rien, je veux juste la caresser.

– Oui mais là il me semble que même la caresser est exclu. Je la connais bien: quand elle est comme ça il vaut mieux le foutre la paix.

– Aaaahhhh…. Mmmppppfff … Aaaahhhh! Voaaaaalà! Tu vois? Elle ne m’a pas mordu ni rien.

– Oui, et de toutes façon elle ne le fait jamais.  Mais je sais qu’elle n’apprécie pas et que là elle avait envie qu’on lui foute la paix. Tu vas lui plomber le moral, avec tes conneries, et c’est pas ça qui va l’aider.

– L’aider quoi l’aider? Moral de quoi??? Pouarf! Elle a grave le moral! Elle va très bien! Regarde-là: elle a l’air d’avoir besoin d’aide? Non. Elle a même l’air plutôt contente que je la prenne. Hein petite bestiole? Tu raconte que des conneries: cette bête aime la compagnie, pas la solitude.

– Pfff… balibillevesées. Je sais ce que je dis, je la connais mieux que toi… Mébon, démerde-toi. Moi pour ce que j’en dis… Mais un jour elle va se barrer et tu ne la verras plus et tu te demanderas pourquoi.

– Ouais ouais c’est ça…

Moi non plus je t'aime

Quatre jours que j’ai repris le boulot, et je dois tout réapprendre: utiliser un Mac (p***** de clavier), les us et coutumes de la boîte, l’environnement professionnel dans lequel j’évolue et … à tout simplement travailler.

Essayer de ne pas avoir la tête satellisée.

Malheureusement je m’y fais, j’attéri, et je perds petit à petit cette joie de vivre. Dire que la semaine dernière j’étais dans je ne sais quel parc national de l’autre côté de l’atlantique à sans doutes me demander où j’allais dormir ce soir…

Beaucoup de changements en peu de temps… Je me sens hors de moi. En plus un de mes ordis s’est amusé à violemment planté, hier soir…

Envie de calme et de me poser… Symptôme: j’étouffe physiquement.

J’ai l’impression qu’on m’a fourré du coton dans le ciboulot…

Ce que j’aime, dans cette boîte, c’est l’ambiance et la liberté qu’on y a. Ce qui me sauvera peut-être est le fait qu’il y ait des terrasses où on peut respirer de l’air et sentir le vent, même si c’est l’air de Paris.

Mais je sens une immense pression invisible (que je me met moi-même?)

L’oeil du cylcone

Après un dimanche chez Marie puis chez Mouna, à raconter mon voyage, première journée dans ma nouvelle boîte.

Je ne sais pas trop si je suis psychologiquement présent sur Terre, mais disons que oui; j’y vais zen, presque plein d’espoirs.

Mon arrivée se passe plutôt bien, et on me donne presqu’immédiatement mon MacBook Pro (Yeah!)

Je passe ma journée à jouer/me battre avec, et malgré l’excellente ambiance qui règne dans cette boîte, une triste évidence me traverse l’esprit un peu trop souvent: je n’ai rien, mais alors rien à foutre ici.

Ambiance: boulevard des champs Elysée, boîte d’informatique, j’ai un Mac dans les mains, on m’apprend l’infrastructure réseau de la boîte, les choses à savoir, les logins/password des applis que je vais utiliser. Et mon ‘parrain’ est plutôt calé en gestion d’identité, celui en face de moi en .net. Ils sont tous les deux sous Windows. Tout ceux autour de moi parlent interfaces, applications, LOB, argent, planning, partenaires et client, et moi, moi, je me dis que j’ai rien, mais alors VRAIMENT RIEN à foutre ici. Non décidément l’évidence est là: je ne suis pas à ça, je ne suis pas là. Mon bonheur n’est pas là. Rends-toi à l’évidence, mon garçon, ce n’est pas ce que tu aime.

Non, non, non… Il y a une semaine tu te sentais entier, là tu te sens désincarné. Nan, sérieux, y a pas à chier, c’est pas ça. Pas ça du tout du tout. Non non non, MacBook ou pas, te battre avec des problèmes de connections de Thunderbird en IMAP sur Gmail n’est vraiment pas ton but dans l’existence.

Wopa, je me remémore une des dernières scène de « L’auberge espagnol », celle où Romain Duris, revenant d’Espagne, se retrouve au ministère des finances. Nan mais honnêtement, hein, sans trop forcer je peux dire que ce n’est pas ça qui me rend heureux.

La journée se passe, verre avec Hichem et Marie (ma chère Marie…) le soir. Je suis à moitié absent. Je pense PVT, grand espaces, grands voyages, autre vie. Je pense à qui je pense, qui m’a vraiment manqué, à qui est et a été là à mon retour et tout ce temps.

Je suis dans un état d’esprit où peu de choses me touchent, où les choses qui ordinairement m’auraient sacrément blessées ne me font pas plus de mal que ça. Je regarde les choses froidement et fait tout aussi froidement les comptes. Le résultat est amère mais sans appels, et j’admets calmement cette douloureuse conclusion…

On ramène Marie chez elle (Marie Marie Marie…), Hichem me ramène chez lui pour que je reprenne Rebecca. Une fois chez Hichem, échange de SMS avec Régis. Ça enfonce le clou, renforce mes certitudes, me conforte dans mes conclusions d’autant plus facilement admises que je suis distant.

Un autre SMS, pas de Régis, vient comme une cerise sur le gâteau: oui, hein, y a du tri à faire…

Je ramène Rebecca à la maison. Après 3 semaines d’un 4 cylindres automatique avec 2 roues de trop, je redécouvre les joies de la bécane 🙂

Et ce soir, tapage de billet avec mon Mac (indéniablement plus confortable qu’un Nux ou un Doz)

Je me sens comme un papillon qui volait tranquillou dans un champs sans vent et qui se retrouve petit à petit en pleine mer en pleine tempête.

Ou imaginez que vous êtes tranquille le chat en train de vous balader dans une prairie, il fait beau et le soleil brille, vous regardez les pâquerettes pousser et l’herbe chlorophyler, puis vous vous approchez de la falaise où en bas se trouve des ronces. Du vent monte du bas vers le haut de la falaise. Dimanche j’étais dans la prairie. Ce matin je courais vers la falaise pour m’y élancer, je passais du calme plat plein de sérénité à une prévisible bataille avec le vent et tout un tas de conneries qui pourrait m’arriver. En sautant, le vent siffle à mes oreilles, tout ce que j’avais laissé revient m’emmerder, tout ce qui est chiant reprend sa place dans ma vie, petit à petit sans que je demande rien. Je passe de l’œil du cyclone à des vents de 400km/h, du calme plat à un déferlement de malheurs et de destructions qu’il va falloir que je gère. Je passe de la terre ferme à des marais puants.

Et pourtant je sais où est la sortie. Et pourtant je sais comment faire.

Et je suis dans un état parfaitement indescriptible.