Voyage dans le temps – explorations

Parfois je m’arrête et je pars explorer ce dans quoi je vis.

C’est infini, pas vraiment fractal, mais d’une infinie richesse. D’une infinie densité de beauté : plus je fouille ce que je trouve beau, plus je trouve de raisons que cela soit beau. Et cela se ramifie et part fouiller dans un million de directions pour autant de relations.

Les secondes qui passent transforment lentement cette beauté et en apporte d’autres, avec encore un million de relations.

Les sensations peuvent-elles être infinies ? Peut-on, puis-je, passer une vie, ma vie, à explorer ces sensarelations ? A les regarder naître et se mouvoir ?

Voyage dans le temps – topologie

Comme ici rien n’est vraiment loin : se lever, prendre le vélo, y aller : 10 min environ, 20 max. Entre ici et là : peu de choses pour perturber, juste de beaux paysages, de chouettes odeurs, du vent, de belles maisons. L’assurance en tête qu’au delà d’où je vais il n’y a pas grand chose (car c’est une île).

Alors le temps prend la même forme : entre maintenant et plus tard, peu de choses pour perturber. Et au delà de « plus tard » ? Pas grand chose (car rien n’est prévu).

Et l’espace est de la même composition : peu dense ; peu dense en gens, peu dense en sons, peu dense en bâtiments.

Ça donne un sentiment de clarté, de transparence.

Voyage dans le temps – seconde vie

Retour dans cette île qui m’est familière. Cette île fait-elle partie de moi ? (qui suis-je, et si je suis, où ?)

Ma magie de l’île existe-t’elle encore ? c’est que je grandi, et c’est aussi qu’elle change…

Heureusement oui : la topologie est toujours la même, les odeurs sont les mêmes et même si j’ai changé et que mon état d’esprit n’est pas le même, l’île est là.

Je suis reconnu au lieu où je squat. Damn. C’était pas prévu, mais ok. Retour chez … moi, alors ? Je pose ma maison, et je me sens un peu chez moi, oui. Mais pas géographiquement parlant. Chez n’est pas le bon terme. En ? ?

Quelque chose comme ça, oui : je me sens moi, je sens que moi est dans l’air autour de ce corps, je sens que je prends l’espace qui l’entoure. Je perçois la géographie de l’île, et elle a les limites de ce que je peux définir comme moi.

Le temps n’y est pas encore, mais c’est une question de temps…

Je vais chercher ce moyen de transport qui fait mal au cul et ça y est, je sens que je peux toucher les limites de l’île, je sens que je peux me balader en moi. Alors je me balade, et le temps ralenti.

Et ce n’est pas tant qu’il ralentisse qu’il prenne … de la consistance, une sorte d’espace. Il prend la forme du lieu, ce temps : grand, calme, plutôt plat, et transparent. Je crois que la géographie du lieu imprime au temps sa forme : le temps est parsemé de petits rendez-vous comme l’île est parsemée de village, le temps est libre comme l’île est plate, le temps est calme comme l’île est calme.

Descente au port (des fées) le soir, retour par le chemin. J’ai l’impression d’être dans une autre vie, dans ma seconde vie.

Voyage dans le temps – silences pour les musiques à venir

J’ai parfois besoin de silence. De BEAUCOUP de silence. Pas de paroles, pas d’actes, pas de sensations. Repos des antennes. Une sorte de silence silencieux asensoriel. Pas de décisions, pas de choix, pas de réflexions, pas d’écoutes et pas de paroles. Pas de sentiments. Pas de contacts. Pas d’écoulement du temps. Juste le bruit du soleil qui se lève, celui du vert de la campagne et celui des pensées qui se calment…

Partir

Viens on part ensemble. Loin, seuls. Juste nous deux. Et on baisera jusqu’à ce qu’on en puisse plus, sans arrêt ; tu m’apprendra comment il faut faire pour te satisfaire. On sera toujours l’un contre l’autre. On sera toujours en voyage, on s’explorera sans arrêt.

Mes mains toujours sur ta peau cuivrée, mes yeux toujours sur tes courbes, mes pensées toujours vers toi.

Viens en fait je viens te chercher et on y va. On va construire notre monde ensemble.

Demain

Demain tout recommence. Je ne veux pas que tout recommence. Je veux que tout s’arrête.

Je ne veux pas de demain. Je ne veux pas dormir et me réveiller demain.

Je ne veux pas être lié au passé, je ne veux pas qu’il me rattrape et me fasse chier. Je ne veux pas de l’incertitude du futur, ni de la certitude du futur.

Je veux flotter, dans un cocon, loin des pistes du temps.

Je ne veux pas aller me coucher, je ne veux pas dormir, je ne veux pas me réveiller demain.

Les rêves, mes rêves, ces rêves

Tout ceci a-t’il été réel ? Ai-je pu être celui qui a écrit toutes ces lignes, qui a vécu toutes ces histoires, a entendu toutes ces choses ?

Ai-je pu être le destinataire de toutes ces paroles ? Ai-je pu être le destinataires de toutes ces paroles ? Cela a-t’il pu être moi ?

A qui pensez-vous quand vous pensez à moi ? Quelle forme ai-je pour/en vous ? Suis-je moi en vous ? A qui parlez-vous quand vous me parlez ?

A qui parlez-vous quand vous me parlez ?

Tout jeci a-t’il été réel ? Ai-je été réel à ce moment ? Était-ce moi ?

Était-ce moi ?

Était-ce le même moi que maintenant ? Cela a-t’il pu être le même moi que maintenant ?

Quel chemin ai-je pris entre temps ?

Ai-je tant changé que je ne me reconnaisse pas être le digne descendant de cet être là ?

Ai-je tant changé que ces paroles me semblent destinées à un autre ?

Ai-je tant changé que je ne reconnaisse plus comme étant moi le destinataire de ces paroles ?

Ai-je tant sombré que je ne me reconnaisse plus (digne de ces paroles) ?

Shéhérazade (syndrome de)

Consiste à raconter des histoires sans jamais les finir, juste pour que l’autre ai toujours envie de vous avoir auprès de lui.

Par extension :

  • Créer des bugs pour garder son poste ;
  • Faire du code trop compliqué et être le seul capable de le comprendre ;
  • Manipuler quelqu’un en lui faisant croire que vous êtes nécessaire à sa vie.

Synonyme : se rendre indispensable.

« Parles »

Elle s’appelait Laure. J’avais une 25aine d’années. J’étais tombé immensément amoureux d’elle, de ses grand yeux bleus, de sa douceur. Mais à cette époque je ne connaissais pas vraiment mes sentiments, je ne savais pas vraiment mettre des mots dessus.

Elle avait quelqu’un dans sa vie.

Nous n’avons fait que nous effleurer. Mon cœur s’est arraché quand un soir elle est entrée dans la rame de métro en me laissant sur le quai.

Une semaine après nous mangions dans un bouiboui du quartier. Nous étions silencieux. Elle m’a regardé avec ses grands yeux bleus et sa douceur et elle m’a dit « parle… »

Elle ne me l’ai pas « dit ». Elle me l’a intimé + conseillé + supplié + ordonné + suggéré.

Ça m’a hypnotisé, je n’ai pas pu résister, me cacher ni prendre le temps d’ordonner mes pensées.

Alors j’ai parlé, j’ai tout déversé.