Légendes

Et si vous faisiez de chaque rencontre une légende?

Une légende que vous raconteriez à l’envi. Une légende qui serait une très belle histoire dont vous exploreriez chaque détails, dont vous combleriez les trous au fur et à mesure que le temps passe, dont vous exploreriez les facettes et trouveriez des interprétations différentes à chaque fois que vous (vous) la raconteriez.

Une légende qui servirait à forger l’identité de cette minicivilisation que vous formez avec la personne que vous avez rencontré.

Mais il ne fait pas le café

Le cheich (ou keffieh, ou choix) est sans doutes l’objet le plus utile du monde.

Côme me l’avait dit, lui qui en a tout le temps un en voyage: ce morceau de tissu qui n’a l’air de rien est le meilleur ami du voyageur.

Il peut faire: couverture, baluchon, écharpe, casquette, climatiseur de crâne, nappe, serviette de bain et de table, torchon, drap, oreiller, cagoule, pansement/bandage, mini-coussin, paréo, et ce matin: masque à gaz.

Normalement, un cheich ne se lave pas (tout comme un duvet de trekkeur), il n’est beau que gris sale.

Coloriés

Après une journée comme celle-ci, j’ai envie de tuer. Ou de parler.

Le sommeil ne fera que refouler les souvenirs, sans les exprimer, sans les étaler, sans les écrire. Ce n’est pas lui qui me calmera.

Je voudrais ne pas dormir afin de continuer à ressentir. Mais je sais que Morphée va finir par me cueillir, alors je me dépêche…

« Les coloriés » … On dit que quand l’élève est prêt, le maître apparaît. So what? Pourquoi ce livre m’attérit-il dans les mains maintenant? Ce n’est pas faute d’en avoir lu, des Alexandre Jardin. Mais celui-là… A croire que toute ma vie j’ai fait mon chemin juste pour lire ce livre à ce moment. Ces livres à ce moment, même…

Pourquoi le monde n’est-il pas ne serait-ce qu’à 5% comme dans les livres d’Alexandre Jardin?

Bordel de merde, pourquoi tout le monde dit et souhaite la même chose et personne ne semble ne serait-ce que dans les starting-block de le faire? Je suis sûr que tout le monde le ressent. Mais personne ne le montre, et personne ne se bouge. Personne ne met des claques, personne ne s’insurge, ne s’énerve ou ne secoue son prochain pour le réveiller.

Et moi je vais continuer à rêver les yeux grands ouverts, en étant patient.

Mais je ne sais pas jusqu’à quand.

Moi non plus je t'aime

Quatre jours que j’ai repris le boulot, et je dois tout réapprendre: utiliser un Mac (p***** de clavier), les us et coutumes de la boîte, l’environnement professionnel dans lequel j’évolue et … à tout simplement travailler.

Essayer de ne pas avoir la tête satellisée.

Malheureusement je m’y fais, j’attéri, et je perds petit à petit cette joie de vivre. Dire que la semaine dernière j’étais dans je ne sais quel parc national de l’autre côté de l’atlantique à sans doutes me demander où j’allais dormir ce soir…

Beaucoup de changements en peu de temps… Je me sens hors de moi. En plus un de mes ordis s’est amusé à violemment planté, hier soir…

Envie de calme et de me poser… Symptôme: j’étouffe physiquement.

J’ai l’impression qu’on m’a fourré du coton dans le ciboulot…

Ce que j’aime, dans cette boîte, c’est l’ambiance et la liberté qu’on y a. Ce qui me sauvera peut-être est le fait qu’il y ait des terrasses où on peut respirer de l’air et sentir le vent, même si c’est l’air de Paris.

Mais je sens une immense pression invisible (que je me met moi-même?)

L’oeil du cylcone

Après un dimanche chez Marie puis chez Mouna, à raconter mon voyage, première journée dans ma nouvelle boîte.

Je ne sais pas trop si je suis psychologiquement présent sur Terre, mais disons que oui; j’y vais zen, presque plein d’espoirs.

Mon arrivée se passe plutôt bien, et on me donne presqu’immédiatement mon MacBook Pro (Yeah!)

Je passe ma journée à jouer/me battre avec, et malgré l’excellente ambiance qui règne dans cette boîte, une triste évidence me traverse l’esprit un peu trop souvent: je n’ai rien, mais alors rien à foutre ici.

Ambiance: boulevard des champs Elysée, boîte d’informatique, j’ai un Mac dans les mains, on m’apprend l’infrastructure réseau de la boîte, les choses à savoir, les logins/password des applis que je vais utiliser. Et mon ‘parrain’ est plutôt calé en gestion d’identité, celui en face de moi en .net. Ils sont tous les deux sous Windows. Tout ceux autour de moi parlent interfaces, applications, LOB, argent, planning, partenaires et client, et moi, moi, je me dis que j’ai rien, mais alors VRAIMENT RIEN à foutre ici. Non décidément l’évidence est là: je ne suis pas à ça, je ne suis pas là. Mon bonheur n’est pas là. Rends-toi à l’évidence, mon garçon, ce n’est pas ce que tu aime.

Non, non, non… Il y a une semaine tu te sentais entier, là tu te sens désincarné. Nan, sérieux, y a pas à chier, c’est pas ça. Pas ça du tout du tout. Non non non, MacBook ou pas, te battre avec des problèmes de connections de Thunderbird en IMAP sur Gmail n’est vraiment pas ton but dans l’existence.

Wopa, je me remémore une des dernières scène de « L’auberge espagnol », celle où Romain Duris, revenant d’Espagne, se retrouve au ministère des finances. Nan mais honnêtement, hein, sans trop forcer je peux dire que ce n’est pas ça qui me rend heureux.

La journée se passe, verre avec Hichem et Marie (ma chère Marie…) le soir. Je suis à moitié absent. Je pense PVT, grand espaces, grands voyages, autre vie. Je pense à qui je pense, qui m’a vraiment manqué, à qui est et a été là à mon retour et tout ce temps.

Je suis dans un état d’esprit où peu de choses me touchent, où les choses qui ordinairement m’auraient sacrément blessées ne me font pas plus de mal que ça. Je regarde les choses froidement et fait tout aussi froidement les comptes. Le résultat est amère mais sans appels, et j’admets calmement cette douloureuse conclusion…

On ramène Marie chez elle (Marie Marie Marie…), Hichem me ramène chez lui pour que je reprenne Rebecca. Une fois chez Hichem, échange de SMS avec Régis. Ça enfonce le clou, renforce mes certitudes, me conforte dans mes conclusions d’autant plus facilement admises que je suis distant.

Un autre SMS, pas de Régis, vient comme une cerise sur le gâteau: oui, hein, y a du tri à faire…

Je ramène Rebecca à la maison. Après 3 semaines d’un 4 cylindres automatique avec 2 roues de trop, je redécouvre les joies de la bécane 🙂

Et ce soir, tapage de billet avec mon Mac (indéniablement plus confortable qu’un Nux ou un Doz)

Je me sens comme un papillon qui volait tranquillou dans un champs sans vent et qui se retrouve petit à petit en pleine mer en pleine tempête.

Ou imaginez que vous êtes tranquille le chat en train de vous balader dans une prairie, il fait beau et le soleil brille, vous regardez les pâquerettes pousser et l’herbe chlorophyler, puis vous vous approchez de la falaise où en bas se trouve des ronces. Du vent monte du bas vers le haut de la falaise. Dimanche j’étais dans la prairie. Ce matin je courais vers la falaise pour m’y élancer, je passais du calme plat plein de sérénité à une prévisible bataille avec le vent et tout un tas de conneries qui pourrait m’arriver. En sautant, le vent siffle à mes oreilles, tout ce que j’avais laissé revient m’emmerder, tout ce qui est chiant reprend sa place dans ma vie, petit à petit sans que je demande rien. Je passe de l’œil du cyclone à des vents de 400km/h, du calme plat à un déferlement de malheurs et de destructions qu’il va falloir que je gère. Je passe de la terre ferme à des marais puants.

Et pourtant je sais où est la sortie. Et pourtant je sais comment faire.

Et je suis dans un état parfaitement indescriptible.

Captain speaking

Bonjour, ici votre capitaine.

Nous avons commencé notre semaine, la température extérieur est de 25°C avec un Soleil resplendissant. C’est un temps idéal pour faire de la moto ou au moins mettre le nez dehors.

Ah, vous travaillez? C’est dommage. Avec des barreaux aux fenêtres?

C’est dommage.