Quand on vit un week-ends comme j’ai vécu le dernier, surtout samedi, hé bien le lundi on n’a pas envie de bosser.
A moins que ça soit quand on s’est couché à 4h du mat’.
Le blog sensitif – hautement inflammable
Quand on vit un week-ends comme j’ai vécu le dernier, surtout samedi, hé bien le lundi on n’a pas envie de bosser.
A moins que ça soit quand on s’est couché à 4h du mat’.
Quelle est la réalité de mes liens avec les gens? Est-ce qu’ils disparaissent (les liens) quand je ne vois pas les gens? Est-ce qu’ils changent radicalement de nature? Est-ce qu’ils vivent et changent par eux-même?
-Viens là, dooooouuuuuucement…
– Ah mais fous-lui la paix, à cette bête!
– Rhhhaaa, laisse-moi faire.
– Oui mais là tu la soule, tu ne vois pas? Elle est planquée, et tu viens la faire chier.
– Mais non, elle fait son cinéma. Je sais qu’elle aime bien la compagnie.
– Ouais, mais pas tout le temps, tu vois pas? Mais…. FOUS-LUI LA PAIX! Tu vois pas la tête qu’elle fait?
– Mais elle fait pas une tête bizarre, là. Et puis je ne fais rien, je veux juste la caresser.
– Oui mais là il me semble que même la caresser est exclu. Je la connais bien: quand elle est comme ça il vaut mieux le foutre la paix.
– Aaaahhhh…. Mmmppppfff … Aaaahhhh! Voaaaaalà! Tu vois? Elle ne m’a pas mordu ni rien.
– Oui, et de toutes façon elle ne le fait jamais. Mais je sais qu’elle n’apprécie pas et que là elle avait envie qu’on lui foute la paix. Tu vas lui plomber le moral, avec tes conneries, et c’est pas ça qui va l’aider.
– L’aider quoi l’aider? Moral de quoi??? Pouarf! Elle a grave le moral! Elle va très bien! Regarde-là: elle a l’air d’avoir besoin d’aide? Non. Elle a même l’air plutôt contente que je la prenne. Hein petite bestiole? Tu raconte que des conneries: cette bête aime la compagnie, pas la solitude.
– Pfff… balibillevesées. Je sais ce que je dis, je la connais mieux que toi… Mébon, démerde-toi. Moi pour ce que j’en dis… Mais un jour elle va se barrer et tu ne la verras plus et tu te demanderas pourquoi.
– Ouais ouais c’est ça…
Quatre jours que j’ai repris le boulot, et je dois tout réapprendre: utiliser un Mac (p***** de clavier), les us et coutumes de la boîte, l’environnement professionnel dans lequel j’évolue et … à tout simplement travailler.
Essayer de ne pas avoir la tête satellisée.
Malheureusement je m’y fais, j’attéri, et je perds petit à petit cette joie de vivre. Dire que la semaine dernière j’étais dans je ne sais quel parc national de l’autre côté de l’atlantique à sans doutes me demander où j’allais dormir ce soir…
Beaucoup de changements en peu de temps… Je me sens hors de moi. En plus un de mes ordis s’est amusé à violemment planté, hier soir…
Envie de calme et de me poser… Symptôme: j’étouffe physiquement.
J’ai l’impression qu’on m’a fourré du coton dans le ciboulot…
Ce que j’aime, dans cette boîte, c’est l’ambiance et la liberté qu’on y a. Ce qui me sauvera peut-être est le fait qu’il y ait des terrasses où on peut respirer de l’air et sentir le vent, même si c’est l’air de Paris.
Mais je sens une immense pression invisible (que je me met moi-même?)
Après un dimanche chez Marie puis chez Mouna, à raconter mon voyage, première journée dans ma nouvelle boîte.
Je ne sais pas trop si je suis psychologiquement présent sur Terre, mais disons que oui; j’y vais zen, presque plein d’espoirs.
Mon arrivée se passe plutôt bien, et on me donne presqu’immédiatement mon MacBook Pro (Yeah!)
Je passe ma journée à jouer/me battre avec, et malgré l’excellente ambiance qui règne dans cette boîte, une triste évidence me traverse l’esprit un peu trop souvent: je n’ai rien, mais alors rien à foutre ici.
Ambiance: boulevard des champs Elysée, boîte d’informatique, j’ai un Mac dans les mains, on m’apprend l’infrastructure réseau de la boîte, les choses à savoir, les logins/password des applis que je vais utiliser. Et mon ‘parrain’ est plutôt calé en gestion d’identité, celui en face de moi en .net. Ils sont tous les deux sous Windows. Tout ceux autour de moi parlent interfaces, applications, LOB, argent, planning, partenaires et client, et moi, moi, je me dis que j’ai rien, mais alors VRAIMENT RIEN à foutre ici. Non décidément l’évidence est là: je ne suis pas à ça, je ne suis pas là. Mon bonheur n’est pas là. Rends-toi à l’évidence, mon garçon, ce n’est pas ce que tu aime.
Non, non, non… Il y a une semaine tu te sentais entier, là tu te sens désincarné. Nan, sérieux, y a pas à chier, c’est pas ça. Pas ça du tout du tout. Non non non, MacBook ou pas, te battre avec des problèmes de connections de Thunderbird en IMAP sur Gmail n’est vraiment pas ton but dans l’existence.
Wopa, je me remémore une des dernières scène de « L’auberge espagnol », celle où Romain Duris, revenant d’Espagne, se retrouve au ministère des finances. Nan mais honnêtement, hein, sans trop forcer je peux dire que ce n’est pas ça qui me rend heureux.
La journée se passe, verre avec Hichem et Marie (ma chère Marie…) le soir. Je suis à moitié absent. Je pense PVT, grand espaces, grands voyages, autre vie. Je pense à qui je pense, qui m’a vraiment manqué, à qui est et a été là à mon retour et tout ce temps.
Je suis dans un état d’esprit où peu de choses me touchent, où les choses qui ordinairement m’auraient sacrément blessées ne me font pas plus de mal que ça. Je regarde les choses froidement et fait tout aussi froidement les comptes. Le résultat est amère mais sans appels, et j’admets calmement cette douloureuse conclusion…
On ramène Marie chez elle (Marie Marie Marie…), Hichem me ramène chez lui pour que je reprenne Rebecca. Une fois chez Hichem, échange de SMS avec Régis. Ça enfonce le clou, renforce mes certitudes, me conforte dans mes conclusions d’autant plus facilement admises que je suis distant.
Un autre SMS, pas de Régis, vient comme une cerise sur le gâteau: oui, hein, y a du tri à faire…
Je ramène Rebecca à la maison. Après 3 semaines d’un 4 cylindres automatique avec 2 roues de trop, je redécouvre les joies de la bécane 🙂
Et ce soir, tapage de billet avec mon Mac (indéniablement plus confortable qu’un Nux ou un Doz)
Je me sens comme un papillon qui volait tranquillou dans un champs sans vent et qui se retrouve petit à petit en pleine mer en pleine tempête.
Ou imaginez que vous êtes tranquille le chat en train de vous balader dans une prairie, il fait beau et le soleil brille, vous regardez les pâquerettes pousser et l’herbe chlorophyler, puis vous vous approchez de la falaise où en bas se trouve des ronces. Du vent monte du bas vers le haut de la falaise. Dimanche j’étais dans la prairie. Ce matin je courais vers la falaise pour m’y élancer, je passais du calme plat plein de sérénité à une prévisible bataille avec le vent et tout un tas de conneries qui pourrait m’arriver. En sautant, le vent siffle à mes oreilles, tout ce que j’avais laissé revient m’emmerder, tout ce qui est chiant reprend sa place dans ma vie, petit à petit sans que je demande rien. Je passe de l’œil du cyclone à des vents de 400km/h, du calme plat à un déferlement de malheurs et de destructions qu’il va falloir que je gère. Je passe de la terre ferme à des marais puants.
Et pourtant je sais où est la sortie. Et pourtant je sais comment faire.
Et je suis dans un état parfaitement indescriptible.
Le retour à Paris s’est bien passé, il a été assez rapide (à coup de bouquins, le temps passe vite)
J’ai rendu la voiture crade comme elle était
Un aperçu de mon coffre, tout de même:
Le plus dur a été le trajet entre la station de métro et chez moi: j’avais (et j’ai toujours) l’impression d’être dans un mauvais et glauque rêve: rien n’a changé alors que moi oui, j’ai l’impression de retourner m’empêtrer dans de la mélasse, je n’éprouve aucun bonheur à retrouver Paris ou mon appart’. Pas que ça m’angoisse mais ne me tente pas plus qu’un plat de nouille froide que je serai obligé de manger.
J’ai fait un bout de chemin, et je reviens à mon point de départ qui lui n’a pas changé. J’ai l’impression d’avoir fait tout ça pour rien, d’être revenu en arrière.
Merde, c’est pas en revenant en arrière qu’on avance, non?
Rober Sylverberg in « Voué aux ténèbres »
Départ pour Pointe-à-la-garde (ville qui n’a d’autre intérêt, pour le voyageur, que le château Bahia) le lendemain, depuis Percé. Au petit dèj’, à discuter, une Bruxelloise va vers là où je vais mais s’arrête avant, à Bonaventure (la ville, pas l’île).
Je lui propose donc de l’y emmener. Elle aussi fait un PVT, et épatant comme d’une part les gens peuvent vous remarquer sans que vous-même les remarquiez (elle m’avait vu à Sea Shack) et d’autre part vous pouvez raconter des choses vraiment profondes et intimes à des gens que vous ne connaissez absolument pas et n’avez quasiment aucune chance de revoir.
Je laisse la miss à sa destination, et pars vers Pointe-à-la-garde. En chemin je me fais un petit site classé par l’UNESCO: le parc naturel de Miguasha, qui a d’exceptionnel les fossiles qu’on y trouve. Deux heures de fascinante visite animée par une captivante naturaliste (tous les naturalistes l’étaient, de toute façon), et je repars vers Pointe-à-la-garde, 15 km plus loin.
Alors, le château Bahia est un château en bois style renaissance faite par un mec. Des ses propres mains, avec des potes et sa famille. Il est un peu pommé au milieu des bois, et sans être extraordinaire, il vaut le coup d’œil.
J’y retrouve comme convenu Elsa et Kelly, et leurs 3 compagnons de route.
Après bouffage, on entreprend de se mettre une mine en compagnie de deux jeunes québécois. Au menu: feu de bois sur la plage.
Le problème est que le bout de plage où l’on doit faire ledit feu est … inondé par la marée haute.
Pas démonté, avec Kelly nous partons à la recherche d’un accès vers la mer. Après avoir visité quelques chemins propriétaire, nous finissons par tomber, avec l’aide d’un québécois local, sur un accès publique bien connu des jeunes du coin.
De papotage en papotage, on se couche un peu avant 4h et il est question qu’Elsa et Kelly abandonnent ceux avec qui elles voyage pour me suivre.
Le lendemain matin la décision est prise: elles me suivent. Transbahutement de bagages et décollage pour … Montréal City. En route on recroise le parc du Bic. Elles veulent y faire une halte une nuit.
Rapide calcul: je ne suis pas si pressé, et il n’y a QUE 500km entre le Bic et Montréal, facilement faisable en une journée.
Adjugé vendu: je reste une nuit au Bic. Grimpette easy du Mont Champlain (et c’est la première fois depuis que je connais les filles que nous faisons une activité ensemble; autre que se mettre minable, s’entend) puis … chasse aux putain de moustiques de merde qui tentent de nous perturber pendant notre repas de pâtes aux pâtes al dente.
Débat du soir: moi, le lendemain, je vais à Montréal. Elles n’ont pas cet impératif mais ça leur simplifierait la vie de descendre avec moi. Parallèlement, il n’y a pas grande chose à faire entre ici et Montréal, du moins de ce côté du St Laurent. On se couche sans avoir tranché (mais avec deux bières dans le cornet pour moi).
Le lendemain matin, débat toujours pas tranché, mais elles n’ont plus rien à faire au Bic, donc elles embarquent et elles décideront en route quoi faire.
Deux heures de route plus tard, constat: à part une érablière (endroit où l’on fait le sirop d’érable) y a rien à visiter jusqu’à Montréal. Donc, bien que ça les fasse chier de se rendre à la métropole, elles vont y aller. Moi, perso, ça me fait plaisir de les avoir pour le voyage! Pas que j’avais peur de me faire chier, mais je les aime bien et j’ai pas envie de me séparer d’elles.
Arrivé dans la banlieue de Montréal, une grosse bestiole pas sympa pointe le bout de son museau: le cafard. Trafic, ville, monde, retour à la case départ, départ tout court… J’ai beau me répéter qu’il n’y a pas de destination mais qu’un chemin, ça me soûle: pas envie de finir l’aventure.
Je repense à Sea Shack, au château Bahia, aux campings que j’ai fait, aux choses que j’ai vu, au pays où je suis, à tout ce qu’il s’est passé pendant ces trois semaines qui sont passées comme un éclair, à la gentillesse des gens, aux voyageurs que j’ai rencontré, à mes deux PVTistes co-voiturières qui vont continuer leur périple, à la difficulté de raconter ce que j’ai vécu à ceux qui n’ont pas partagé mon histoire, et à ce que ce voyage a changé en moi…
My Buddha, ce que ça a changé en moi… Je suis senti entier comme rarement je me suis senti entier. Pourquoi? Je me suis senti à ma place bien que loin de « chez moi » et toujours en mouvement. Pourquoi? Pour une fois je n’étais pas à moitié à ce que je faisais, je n’en étais pas détaché. Pourquoi?
Je sens que je vais avoir la tête dans les nuages un certain temps et que des décisions radicales vont s’imposer…
Je dépose les deux filles pas loin de chez elles, avec la promesse qu’on va aller se boire un verre le soir-même.
Je rentre chez Seb et Crystelle. Puis on rejoint Elsa et Kelly pour boire un verre.
La situation est étrange: Montréal, synonyme d’arrivée/départ, donc de fin; Seb et Crystelle, synonymes de ma vie Française, et Elsa et Kelly, synonymes de mon voyage et de ma liberté. Tout ça se bouscule dans ma tête. Je souris bêtement en regardant les deux filles.
Fin du voyage… Tout ceci n’était-il qu’un rêve? « Non », me répond la présence d’Elsa et Kelly.
J’ai vraiment du mal à y croire…
On va boire ce verre, et je passe mon temps à … je ne sais pas quoi. Trier mes souvenirs dans ma mémoire? Regarder tout ces gens étrangers? Faire le lien entre ce que j’ai vécu et ce qui m’attend? Mais sourire, indéniablement.
Je commence à me dédoubler, à nouveau.
A la sortie du bar, je demande à Kelly si ce qu’on a vécu était bien réel. Elle me répond que oui, dans un grand sourire qui me rappel ces trois semaines et ce qui a changé en moi…
Là, ce soir, chez Seb et Crystelle, je me demande vraiment si tout ceci n’était pas un rêve…
Demain, rangement de ma fidèle Kia Spectra, foyer sur quatres roues de mes trois dernières semaines, et Tetris: va falloir que tout tienne dans mon sac à dos…
Décollage pour Paris à 17h, heure locale.
Quelques heures après mon dernier billet sur ce blog, j’ai rejoint Elsa et Kelly: elles étaient dans le camping juste derrière le miens.
Soirée tranquille et le lendemain j’avais réservé pour une excursion pour voir les baleines, le matin, et l’après-midi un traversier (ferry) pour Trois pistoles (nan, c’est pas le prix, c’est le nom de la ville)
J’en profite pour récupérer les filles sur le passage (elles sont en stop) afin d’ essayer qu’elles fassent la même excursion que moi. C’est pas possible: plus de place. Elles prennent donc l’excursion de midi.
Moi je vais faire la mienne. Pas de baleine bleue mais un rorqual à bosse! Impressionnant de voir cette grosse bestiole si proche.
Je laisse les filles faire leur excursion (et elles voient une baleine à bosse…), et prend le traversier jusqu’à Trois pistoles. Elles attendent ceux avec qui elles ont rendez-vous. Logiquement, la prochaine fois ou l’on se voit est 2 jours plus tard à l’auberge Sea Shack, à Ste Anne des Monts (auberge FESTIVE Sea Shack!)
Bref, débarqué sur le port de Trois pistoles avec ma voiture, je prends conscience d’une chose: il fait beau, je suis indépendant avec ma Kia Spectra, je suis encore dans une nouvelle ville, et plein de nouvelles choses m’attendent. C’est cool la vie!
La banane sur la tronche je file vers le Parc du Bic, à disons 200 km d’ici.
Cette fois, je prends le parti de ne passer qu’une nuit dans le parc au lieu de deux habituellement, parce que je me suis rendu compte qu’une journée suffisait la plupart du temps, et qu’il ne me fallait pas tant de temps que ça, en général, pour rejoindre ma prochaine étape.
Arrivé à l’entrée du parc, cinéma habituel: choisir les activités pour le lendemain. J’opte pour un tour en kayak et une petite causerie sur les phoques.
Et là, je mesure mon erreur de ne pas réserver le camping un peu avant: toutes les places qu’il reste sont dans le camping qui est au bord de la route. Avec mon sommeil léger et ma tente qui condense, je sens que la nuit va être sympa…
Bref, plantage, bouffage, mise du réveil à 6h pour cause de kayak à 8, et dodotage (boules Quies + somnifère)
Avec mon sommeil léger, je me réveil environ des milliers de fois par nuit, ce qui fait que je fini par ouvrir un œil à 6h +2 secondes.
Maudissant mon réveil qui n’a pas sonné à 6h comme prévu, je me lève alors qu’il fait encore nuit et que personne d’autre de mes voisins campeur n’est levé.
Petit-déjeunage, pliage de tente, rangeage dans la voiture, et pour voir l’heure je met le contact (digression: n’ayant pas de montres, j’ai 3 moyens d’avoir l’heure: l’horloge de la voiture, celle de mon appareil photo, et celle de mon réveil)
Contact mis, regardage de l’horloge: comment ça 4h24???
Mon putain de réveil a encore reseté… Pas étonnant qu’il n’ait pas sonné…
Et du coup ça explique la nuit noir et le sommeil de mes voisins.
Même pas énervé je me couche dans la voiture: au moins je serai isolé du bruit des voitures, des moustiques, du froid et de la condensation.
Même pas besoin de réveil, pour cette fois, levé à 7h, je file vers le Kayak.
Petite excursion tranquille ou l’on voit un phoque se dorer la pilule sur un rocher. Puis je me rends vers l’endroit ou a lieu la causerie sur les phoques. Petite balade à pied, puis sur le bord de mer ou … il y a une cinquantaine de phoques qui bronzent à 50m de là ou je suis!
Je taxe les jumelles d’une personne pas loin de moi et j’observe. Je sais pas vous mais moi c’est la première fois que j’en voyais d’aussi proche!
La causerie commence. Causerie qui est en fait une petite séance d’observation de ces mammifères marins.
Puis je file vers Sea Shack, en étant bien loin d’imaginer ce qui m’attendait…
Une bonne heure plus tard j’arrive à Sea Shack.
Première vue: woups c’est le bronx: cahuttes en bord de mer, des tentes sur la plage…
Je trouve ce qui semble être l’accueil, deux personne me disent bonjour (tous les Québécois que je croise me disent bonjour, de toute façon 🙂 ). Ça semble être les proprio. Je payent mes deux nuits et la nana me fait visiter.
Là c’est la yourte commune (tables, chaises, frigo); y a un BBQ au gaz pour qui veut; y a un bar (avec licence: bières et alcools forts et cocktails) en bois, entouré de hamacs ; un foyer pour le feu de camps; si je veux camper le terrain de camping EST le bord de mer, TOUT le bord de mer; ici est mon dortoir, avec la cuisine à côté, des jeux de société, un salon, la salle de bain.
Et je révise immédiatement mon opinion: le paradis est ici.
Ça me fait penser à la fois aux bars des îles de Thaïlande (la chaleur, les hamacs, le bar en bois au bord de la mer) et aux soirées que je fais chez moi (tout le monde vient avec ce qu’il a et se sert de ce qu’il y a, avec la bonne ambiance que l’esprit des voyageurs peut apporter) Ils ont trouvé la formule du bonheur, et je ne m’étonne plus que le gars qui m’en a parlé regrette de ne pas être resté une semaine au lieu de quelques nuits.
Je pose armes et bagages, et réfléchis longuement à différentes options pour mon futur professionnel…
Et j’inaugure le barbecue avec la paire de steaks que j’avais acheté le jour même 🙂
Puis Kelly et Elsa se pointent, et plantent leur tente sur la plage. Et on y va pour une soirée de pochtronage en bonne et due forme!
Le bar a une bonne formule: la tournée est à 25$, et ce quel que soit le nombre de personnes (2 ou 50). Et la tournée, c’est des shots!
Deux bières et 8 shots plus tard (dont une tournée payée par moi), dodo pour moi (levé tôt pour aller crapahuter vers le Mont Albert, dans le parc de la Gaspésie, juste pas loin d’ici)
Les deux filles se coucheront un peu plus tard, mais normal: elles ne se lèvent pas à 8h, ELLES.
Le lendemain, donc… Tomahawk en travers de la tronche, je me lève et emmène deux de mes co-dortoirieres dans le parc. Et 2h de montée plus tard (5km, 800m de dénivelé), qui m’ont furieusement rappelées l’expédition sur l’île de Cat Ba dans la baie d’Along ou Regis, Hichem et moi nous étions pris une cuite mémorable au schnaps slovène la veille, me voici en haut du mont Albert, avec un mal de crâne à peine calmé.
Miam, bouquinage sans les Orignals qui ne sont pas là parce qu’il fait trop chaud et descente par le chemin le plus long mais le plus beau: 3h et 11km.
Ah oui, faut que je dise: la SEPAQ et la société qui gère les parc nationaux au Québec. Et ils font un truc génial, c’est les activités d’interprétation. La causerie sur les ours, dans le parc de la Mauricie, celle sur les phoques, celle à laquelle j’ai assisté sur le Mont Albert en sont: un naturaliste parle gratuitement d’un sujet en rapport avec le parc.
Moins la chouille, le soir, à Sea Shack, mais petit concert, auquel j’ai assisté le cul dans un hamac.
Vraie sensation d’avoir trouvé le meilleur endroit sur Terre…
Le lendemain, départ pour le parc de Forillon (paraît qu’il y un chemin d’où l’on peut voir les baleines, les porc épics et des ours) à deux heures de Sea Shack. Les filles ont un timing différent et je les retrouverai deux soirs plus tard, dans une autre auberge renommée: le château de Bahia, à Pointe-à-la-garde.
J’ai à peine le temps de faire les deux chemins, dans le parc de Forillon, vu mon départ tardif et le temps de route. Points de baleines mais un festin de poissons entre les Fous de Bassan et les marsouins 🙂
Une nuit sur place dans le parc, puis départ (ce matin, donc), pour Percé, avec son rocher percé (comme Etretat) et l’île Bonaventure ou réside la plus grande colonie au monde de Fous de Bassan.
Je pensais y passer la journée mais en fait non:3 heures ont suffit pour voir le rocher percé et … voir de très très prés une colonie de Fous de Bassan!
En chemin, sans faire attention, je rejoint un groupe qui suivait une naturaliste qui faisait une activités d’interprétation le long du chemin 🙂
Croyez-moi, une colonie de Fous de Bassan, c’est impressionnant: à part que ça pue la fiente, ça piaille sacrément, et c’est réellement bluffant de voir tant d’oiseaux d’aussi prés!
Mon appareil photo en profite pour me lâcher comme un lâche, et me voilà en train de souffler un peu dans Percé, extrémité de mon voyage.
Demain, départ tranquille pour le château Bahia, puis rentrage vers Montréal.
Pincement au cœur, tout de même…
(suis sur un Mac, avec Safari, donc pas possible de corriger les fautes, désolé)
Je suis au mitan de mon voyage: on est le 21 (je crois 🙂 ) et je suis a Tadoussac, à l’embouchure du fjord Saguenay.
Apres un bref passage à Chicoutimi, juste histoire de dire « j’y suis allé », je repars énervé vers Rivière-Éternité, dans le parc du Saguenay.
Le Saguenay forme un fjord depuis l’embouchure du St Laurent jusqu’au lac St Jean. Et Rivière-Éternité est un des meilleurs endroit pour le voir, en plus d’avoir un joli nom 🙂
Première nuit sur place, recherche des choses à faire, choix: un tour en Zodiac sur le fjord, et une grimpette vers une statue de la Vierge.
Le tour en Zodiac est sympa, sans plus: le gars ne nous a pas raconté grand-chose. Mais on a vu des phoques 🙂 et ma foi le fjord est réellement impressionnant…
De retour du Zodiac, coup de flippe: j’ai perdu mon carnet vert ou il y a les horaires et numéros de téléphones des traversiers (ferry) pour aller de l’autre côté du St Laurent, en Gaspésie. Et me connaissant, tant que je n’aurai pas résolu ce problème ou retrouvé mon carnet, pas moyen de profiter de la balade que j’allais faire vers la statue.
Après avoir remué ciel et terre, je le retrouve … là ou je l’ai sorti la dernière fois: dans la cabine téléphonique :/
Leçon du jour: faire gaffe à mes affaires et les RAN-GER.
Je monte jusqu’à la statue, profite du panorama, puis redescend, et opération planning, parce que trop de choses à faire, et pas assez de temps, d’ou stress dû à l’incertitude. Après maints coups de fils, c’est balisé, quitte à ce que ça change. D’ou joie intérieur 🙂 et seconde leçon du jour: planifier, même un minimum, et quitte à ce que ça change.
Il me reste encore des inconnues, dans le trajet, mais comme ça ça laisse des marges de manoeuvres 🙂
Seconde nuit au parc, et me voilà à Tadoussac, 100 km plus loin, de l’autre côté du Saguenay, avec un immense soleil et deux mails des filles, qui sont je ne sais pas ou. Je les recroiserai sans doutes quelque part en Gaspésie, effet Manchester aidant.
Pour les questions off:
J’espère que vous êtes heureux, de votre côté.
Le soir même ou j’ai écrit le dernier billet, je me suis dit que pour une fois j’allais manger a l’auberge.
En faisant cuire mes pâtes je fais la connaissance de deux filles, Kelly et Elsa, qui font aussi cuire leurs pâtes. En papotant un peu j’apprends qu’elles font un PVT: Programme Vacances-Travail. C’est un accord signé entre la France et le Canada, Japon, Nouvelles-Zélande et quelques autres pays pour que les jeunes entre 18 et 35 ans puissent crapahuter et bosser dans les pays où ils vont.
Bref, tout à fait ce qu’il me faut 🙂
On passe la soirée tous ensemble: Moulin à image a Québec (projection d’un film sur un immense remparts de silos à blé) (splendide!), puis bars. Elles font un trajet qui leur prend le reste du mois d’aout, en passant par la Gaspesie. Je leur vole l’idée, et je crois que je vais faire un peu la même chose, mais en un poil plus rapide: on n’a pas les même contraintes de temps.
Comme moi je pars le lendemain et elles non, et qu’on ne fait pas le même trajet, on se donne rendez-vous a Chicoutimi le mardi.
Je pars donc le lendemain, dimanche, pour un peu plus au nord (Baie St Pierre). En route, j’entends dire que le parc des Hautes-Gorges-de-la-rivière-Malbaie vaut le détours. Je vais donc y passer deux nuits, ça sera en plus l’occasion de re-tester mes aptitudes au camping.
Effectivement c’est beau, et heureusement mes aptitudes au camping se sont améliorées: je peux maintenant faire chauffer de l’eau et me faire des plats préparés 🙂 Mais il me manquait quelque chose, pour manger mes nouilles a la chinoise: une fourchette! J’improvise une paire de baguettes avec des sardines de tentes. Pas génial, mais ça le fait tout de même 🙂
Le lendemain (lundi) crapahutage pendant 5h, puis retours et tentative de lessive au gel shampooing-douche… et il se met a pleuvoir… Je transforme donc ma Kia Spectra en séchoir en mettant le chauffage a fond. Ça marche pas génial, mais c’est toujours ça.
Et puis c’est l’occasion de voir que ma tente, bien que monotoile, est étanche 🙂
Le soir je transforme une bouteille d’eau, une lampe de poche et un bol de soupe en une espèce de lampadaire. Désolé, pas de photos, mais pour le coup je suis fier de moi:)
La nuit, grand vent: ma tente tient le choc 🙂
Le lendemain, aujourd’hui mardi, pliage de tente en plein vent+bruine, puis départ pour Chicoutimi. Pas de news des filles, so far, et ça a le dont de m’énerver au plus haut points même si je sais que sur ce genre de choses je pars facilement en vrille.
Bah, comme ca je suis de nouveau ‘libre’…
Bises de Chicoutimi 🙂