Légendes

Et si vous faisiez de chaque rencontre une légende?

Une légende que vous raconteriez à l’envi. Une légende qui serait une très belle histoire dont vous exploreriez chaque détails, dont vous combleriez les trous au fur et à mesure que le temps passe, dont vous exploreriez les facettes et trouveriez des interprétations différentes à chaque fois que vous (vous) la raconteriez.

Une légende qui servirait à forger l’identité de cette minicivilisation que vous formez avec la personne que vous avez rencontré.

Découplage

J’ai ce concept en tête depuis pas mal de temps…

Découplage du code, où le but est de rendre les portions de code les plus indépendantes possible les unes des autres, à des fins de réutilisabilité.

Se rendre le plus possible indépendant du monde, parce qu’on ne peut pas compter dessus (essayez d’organiser une soirée à plusieurs, et vous verrez)

Se rendre indépendant de tout parce de toute façon on est sûr de rien, et que s’il fallait compter dessus il y a de fortes chances que ça vous fasse défaut à un moment: prenez les transports, ils vont tomber en grève. Prenez votre véhicule, il va tomber en panne ou dans des bouchons. Solutions: prenez vos baskets.

Ne comptez sur rien, ne vous attachez à rien. N’est-ce pas Jacques Attali? N’est-ce pas Matthieu Ricard?

Ne rien attendre des gens parce qu’ils ne vous le donnerons de tout façon pas de la manière dont vous l’attendez.

Découplez-vous de tout. Soyez une entité indépendante de toute chose, de toute personne. Vous souffrirez moins.

Loin d’être une philosophie ou une mode, c’est carrément la direction que prend l’humanité.

Mais il ne fait pas le café

Le cheich (ou keffieh, ou choix) est sans doutes l’objet le plus utile du monde.

Côme me l’avait dit, lui qui en a tout le temps un en voyage: ce morceau de tissu qui n’a l’air de rien est le meilleur ami du voyageur.

Il peut faire: couverture, baluchon, écharpe, casquette, climatiseur de crâne, nappe, serviette de bain et de table, torchon, drap, oreiller, cagoule, pansement/bandage, mini-coussin, paréo, et ce matin: masque à gaz.

Normalement, un cheich ne se lave pas (tout comme un duvet de trekkeur), il n’est beau que gris sale.

Rythmes

Le rythme de l’horloge suit rarement le rythme de l’esprit.

Pourquoi au 1er Janvier ma vie serait-elle disposée à subir de nouvelles résolutions? Ce n’est qu’une date, qui n’a que peu de rapport avec mon évolution personnelle.

Pourquoi devrais-je être heureux à Noël? Ce n’est qu’une journée parmi d’autres, qui n’a aucun rapport avec l’évolution de mon humeur.

Pourquoi devrais-je me reposer le dimanche? Ce n’est qu’une convention, qui n’a aucun rapport avec ce qui mouline dans ma tête, pourquoi devrais-je glandouiller ce jour-là?

Pourquoi devrais-je ne plus avoir besoin/envie d’acheter un truc après 20h? Ce n’est qu’un instant de la journée, sans grand rapport avec mes envies.

Pourquoi devrais-je être maqué/marié à 30 ans? Ce n’est qu’une arbitraire manière de mesurer mon évolution, et qui n’a aucune raison d’avoir un rapport avec ma réelle évolution personnelle.

Pourquoi mes journées devraient-elles finir à minuit? Je suis un couche-tard lève-tard, c’est quoi cette pendule qui mesure mes journées à ma place? Pour moi, à 1h du mat’, « demain » est après mon sommeil, pas après minuit.

Esther compte les journées en « nombre de dodos ». Les coloriés aussi (Esther a-t-elle lu « Les coloriés »?). C’est un début de mesure existentialiste.

Si les règles te font chier, change les règles.

Il y a un an

Il y un an … moins deux semaines, c’était un samedi. J’allais faire un tour à Châtelet pour acheter des piercing pour l’anniversaire d’une amie.

Je voyais beaucoup de monde qui en avait et je me suis dis « pourquoi pas moi? » Ca s’est imposé à moi comme ça, et je le voulais en haut de mon oreille droite, pas ailleurs. J’avais notamment vu, dans les mois précédents, deux personnes qui en avaient, et ça m’a décidé.

J’ai mis cette idée dans un coin de ma tête. J’en ai parlé à peu de gens: celle à qui j’allais offrir des piercing (qui m’a dit « vas-y go! », et d’autres conseils, et Vicka, qui m’a dit que ça faisait putain mal pas sur le moment mais tout le reste du temps, et ça fera mal longtemps). Je ne voulais pas en parler à d’autres personnes, je ne voulais laisser à personne la chance de me dissuader

Il y un an … moins une semaine. C’était encore un samedi, j’étais encore à Châtelet. J’ai trouvé les piercing que je voulais, et je regardais les design de dragons. Je regardais les gens, et je me suis dit « ouais, j’en veux un, et pas à un autre endroit »

Il y un un an … moins une journée. J’allais au théâtre. J’ai appelé Marie sur le chemin pour qu’elle m’accompagne le lendemain. Je voulais que ça soit elle ou personne d’autre. Ca n’a été personne:  elle m’a dit qu’elle ne pouvait pas, et que merde, on fait ça à 15 ans, pas à ton âge.

C’est pas ça qui allait m’empêcher de le faire 🙂

Très sympa soirée, qui s’est étrangement terminée.

Il y a un an … pile poil. C’était un samedi. Je me le suis fait faire en début d’après-midi. Ca ne fait effectivement pas mal sur le coup, mais pendant tous les mois qui ont suivi. Je suis ensuite allé rejoindre deux amis à Bastille. Après-midi improbable, soirée improbable à la Flêche d’or, fin de soirée pas assez étrange à rentrer en chantant, mais en même temps voir l’une de ces deux personnes était en soit déjà improbable 🙂

Maintenant tout le monde y est habitué, moi y compris. Je suis à prendre avec ou pas du tout, y compris en entretiens d’embauche. Toute les personnes que j’ai rencontré depuis ne m’ont jamais vu sans. Toute celles que je connais ont dues, je pense, s’y habituer. Je ne sais pas l’effet que ça fait dans la tête des gens. Parfois il me gonfle et j’ai envie de l’enlever, surtout quand il m’empêche de dormir la nuit. La plupart du temps, je n’y pense pas. J’aime quand on me le fait remarquer, comme c’est arrivé dans un bar, ou qu’on me le mordille, comme c’est aussi arrivé dans un bar 🙂