Lui plaire

Qu’est-ce qui lui plaît ? Qu’est-ce qu’elle aime ? Qu’est-ce qui la touche ? A quoi est-elle sensible ? Qu’est-ce qui la rebute ? Quel est son tempo ? Qu’attend-elle ? Quand ? Sous quelle forme ? Que cachent ses silences ? A quoi pense-t’elle ? Quand ? Que sous-entendent ses paroles ? Attend-elle ? Quoi ? Quand ?

Les démons se déchaînent,

déchirent mon esprit et l’éparpille aux quatre vents. En conséquences je ne suis plus là puisque je suis occupé à essayer de le rassembler.

A essayer de le rassembler parce que cela ouvre des abîmes noires en dessous de lui. Des abîmes sombres, silencieux, vides, probablement riches.

Des abîmes que je devrais explorer, n’est-ce pas ? Des abîmes dans lequel je devrais me plonger, n’est-ce pas ? Arrêter de croire qu’il n’est pas possible d’arrêter le temps et enfin m’y enfoncer, n’est-ce pas ?

Profiter, en fait, que mes démons se liguent pour m’écarteler au lieu de le faire à chaque fois séparément. Profiter pour enfin arrêter de les suivre et enfin explorer ce qu’il y a sous mes pieds.

Je suis perdu, éparpillé, perdu et sans but puisque les suivre tous à la fois, ces putains de démons que je prends pour des guides, est impossible.

Perdu, et je ne sais pas pourquoi mais ça ne me fait pas si peur. De toutes façons je n’ai pas la tête à avoir peur puisque je ne suis pas là.

Le temps s’est un peu arrêté en moi. Je me suis un peu arrêté en moi.

Je regarde le vide en moi. Je suis sur le bord et je regarde le vide en moi. Vous me parlez mais je veux que vous me foutiez la paix, parce que je regarde le vide en moi. Je vous donne ce que vous voulez mais foutez-moi la paix : je regarde le vide en moi.

Sombre

Viens on dit qu’on sombre ensemble.

On s’enfonce tous les deux jusqu’au plus profond de nous. On se présente nos démons, on les fait se rencontrer, et peut-être qu’ils vont bien s’entendre et nous foutre la paix.

On s’assoit au bord de je sais pas quoi, avec le reste de l’éternité devant nous, et on parle jusqu’à avoir TOUT exploré de nos abysses.

My Kingdom

De la solitude pour atmosphère.

Des chemins de traverse, zigzaguant, ne figurant sur aucune carte, en guise de routes. Des nappes de trance pour chants d’oiseaux. De couleurs, des formes, des liens pour paysage. Un temps instable pour horloge. La nuit le jour, le jour jusque tard dans la nuit, des sommeils courts et agités, peu peuplés de rêves.

Des culs-de-sac, des errements, des impasses, de la mélasse pour cheminement. Peu, distants et (pas si) provisoires sont les compagnons de voyage.

Du froid avec quelques rares explosions de chaleurs, du brouillard souvent, un temps clair rare et éphémère, ainsi est la météo.

Rêves de cuivre

Viens on fait rien ensemble, on fait tout ensemble. On se love l’un contre l’autre, on se frotte et je passe le reste de ma vie le nez sur ta peau cuivrée au creux de ton cou à m’endormir en paix mes démons calmés par toi.

Tu me prends contre toi, tu m’enlace. Les odeurs de myrrhe montent de nos corps. Un monde naît de nous. Ta sensualité, tes gestes, ton odeur se mêlent à mes rêves. Deviennent ma réalité.

Exister dans tes courbes, être contre ton corps devient ma destinée.

Voyage dans le temps – explorations

Parfois je m’arrête et je pars explorer ce dans quoi je vis.

C’est infini, pas vraiment fractal, mais d’une infinie richesse. D’une infinie densité de beauté : plus je fouille ce que je trouve beau, plus je trouve de raisons que cela soit beau. Et cela se ramifie et part fouiller dans un million de directions pour autant de relations.

Les secondes qui passent transforment lentement cette beauté et en apporte d’autres, avec encore un million de relations.

Les sensations peuvent-elles être infinies ? Peut-on, puis-je, passer une vie, ma vie, à explorer ces sensarelations ? A les regarder naître et se mouvoir ?