2010, année du vice

Il y a quelque chose de frappant, à passer Noël et le jour de l’an : le temps ne ralentit pas.

Ces événements arrivent à la vitesse à laquelle ils arrivent, ils se passent puis s’en vont.

Minuit arrive, seconde après seconde, minuit sonne, puis minuit s’éloigne, secondes après secondes.

Regardez le ciel et la nature le soir de Noël, celui du nouvel an, un autre soir quelconque. Quelque chose permet-il de distinguer ces jours ? Non. Rien. La nature se cogne royal de notre calendrier (et s’en cogne d’une force … )

Votre horloge biologique, votre maturité, s’en tamponne les aiguilles avec la même force : ce n’est pas parce que vous allez prendre une bonne résolution au 1er Janvier que vous allez avoir la capacités de la tenir. Idemement (j’invente des mots si je veux) il est parfaitement idiot d’attendre le 1er Janvier pour en prendre alors que vous vous sentez prêt le 18 Août.

Il n’y a aucune raison pour que votre calendrier interne coïncide avec le calendrier grégorien. Aucune. Tout comme il n’y en a aucune pour que cette année, ces 365 prochains jours, soient meilleures que la précédente juste parce qu’un calendrier pondu par un pape décrète que le 1er Janvier tombe à ce moment-là de la rotation de la Terre autour du Soleil et que du coup tout le monde se souhaite tout le bonheur du monde (pour aujourd’hui, comme pour les autres demains).

Vu comme ça, il n’est pas tout à fait absurde de souhaiter une bonne année en plein mois de Juin (je compte mon année à partir d’où je veux, c’est qui ce Grégoire XIII qui m’impose ce calendrier sans me demander ? ), voir à partir de votre propre anniversaire. Une amie me l’a fait, depuis je le fais de temps en temps ; je trouvais sa remarque (« bonne nouvelle année ! « ) assez décalé et pour le coup bien plus à propos que de souhaiter une bonne année à un moment quelconque de mon cycle interne.

So what ?

Le réveillon a pour moi été l’occasion d’une bonne grosse chouille. Minuit est arrivé et est repartie avec la même vitesse. Le monde n’a pas changé, le cycle des marrées ne s’est pas modifié, je ne suis pas devenu un homme neuf, ni mieux, ni moins bien. Istanbul était au 1er Janvier comme elle était le 31 Décembre (peut-être avec un peu plus de queues de renards … )

Le temps s’est suspendu à d’autres instants de ma vie, et ce n’était pas des 1er Janviers. J’ai pris de bonnes résolutions, et ce n’étaient pas à des 1er Janvier. On m’a fait de merveilleux cadeaux et ce n’étaient pas (que) à des 25 Décembres ou à mon anniversaire.

Du coup, je pirate : je profite de cette occaz culturellement admise pour appeler ceux que je n’appelle jamais assez, leur glisser le « bonne année » de rigueur et leur demander de leur news. Je ne souhaite pas bonne santé et tout le bonheur du monde plus que je ne le ferais à d’autres périodes de l’année. Je glisse un « 2010, année du vice » histoire de faire rigoler un peu, ce qui fonctionne pas mal, et on papote.

Mon rythme se cale sur des rencontres, sur des évènements qui doivent beaucoup au hasard et peu à des règles. Il se colle parfois, pendant un moment, à ceux d’autres personnes, parfois pas. Il ralentit sur des sujet, s’accélère sur d’autres, aucun n’est synchrone avec l’autre, et surtout pas avec un calendrier fixé par quelqu’un d’autre que moi. Mon calendrier interne est bien déphasé par rapport au votre, et fera, peut-être, que je serai triste à Noël et pas fêtard au jour de l’an.

Aucune raison pour que votre rythme, vos humeurs, soient imposés par un calendrier que vous n’avez pas choisis …

PS : Dans la même veine

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