Phase

Une fureur noire d’être seul.

Mes doigts s’agrippent à tout ce qu’ils peuvent, même ce qui est glissant, même ce qui brûle, même si cela est inutile.

Le monde physique est calme mais c’est le chaos en moi : tout tourbillonne en une furieuse envie de destruction.

Le

Temps

Passe

Je voudrais qu’il cesse afin de prendre le temps de tout détruire.

Mais au lieu de cela il passe.

Et je hurle.

Car il passe et rien ne change, et je ne peux rien changer car tout ne dépend pas de moi. Hein ?

Alors il passe, je le regarde passer et ne rien changer. Rien.

Je m’agrippe désespérément au vide. Mes doigts cherchent et ne trouvent rien. Des morceaux de moi volent et cherchent à atteindre mais ne trouvent rien, bien sûr, ne trouvent rien !

Ils volent, collent, salissent, dérangent, me disloquent.

Sombre

Viens on dit qu’on sombre ensemble.

On s’enfonce tous les deux jusqu’au plus profond de nous. On se présente nos démons, on les fait se rencontrer, et peut-être qu’ils vont bien s’entendre et nous foutre la paix.

On s’assoit au bord de je sais pas quoi, avec le reste de l’éternité devant nous, et on parle jusqu’à avoir TOUT exploré de nos abysses.

Rêves de cuivre

Viens on fait rien ensemble, on fait tout ensemble. On se love l’un contre l’autre, on se frotte et je passe le reste de ma vie le nez sur ta peau cuivrée au creux de ton cou à m’endormir en paix mes démons calmés par toi.

Tu me prends contre toi, tu m’enlace. Les odeurs de myrrhe montent de nos corps. Un monde naît de nous. Ta sensualité, tes gestes, ton odeur se mêlent à mes rêves. Deviennent ma réalité.

Exister dans tes courbes, être contre ton corps devient ma destinée.

Partir

Viens on part ensemble. Loin, seuls. Juste nous deux. Et on baisera jusqu’à ce qu’on en puisse plus, sans arrêt ; tu m’apprendra comment il faut faire pour te satisfaire. On sera toujours l’un contre l’autre. On sera toujours en voyage, on s’explorera sans arrêt.

Mes mains toujours sur ta peau cuivrée, mes yeux toujours sur tes courbes, mes pensées toujours vers toi.

Viens en fait je viens te chercher et on y va. On va construire notre monde ensemble.

Demain

Demain tout recommence. Je ne veux pas que tout recommence. Je veux que tout s’arrête.

Je ne veux pas de demain. Je ne veux pas dormir et me réveiller demain.

Je ne veux pas être lié au passé, je ne veux pas qu’il me rattrape et me fasse chier. Je ne veux pas de l’incertitude du futur, ni de la certitude du futur.

Je veux flotter, dans un cocon, loin des pistes du temps.

Je ne veux pas aller me coucher, je ne veux pas dormir, je ne veux pas me réveiller demain.

Ce merveilleux jour

Ça claque, non ?

J’aime bien cette date : en tout début de mois, vers la fin du printemps, quand il commence à sérieusement faire bon.

Un jour avec un petit chiffre qui précède celui du mois, presque vers le milieu de l’année, en tous cas vers le haut du calendrier. Une date qui dit « azi, je trône en haut du dernier mois qui est en haut du calendrier ! En dessous de moi, la descente ! » Une date se prononce d’un trait, sans s’étendre.

Une date en jaune couleur soleil.

Ma date à moi.

Formule magique et casquettes

Et si la formule magique était 4/5 de casquette 1, 1/5 de casquette 2+3, pour commencer ?

Casquette 2 va me manquer. Je ne vais pas pratiquer casquette 2 autant que je le voudrais. Autant qu’il le faudrait.

Mais le faut-il ?

Certains disent qu’il le faut. Mais moi ?

Non… moi je sais que ça va me manquer… Les patients, le contact, la technique, le jeu de la connaissance, le stress, les coups de speed, les imprévus, les nouvelles têtes…

Ça va me manquer

Mais j’y reviendrai

Je ne sais pas

« Je ne sais pas », ça veut dire que je ne sais vraiment pas.

Ou alors que je ne sais pas trop, disons que j’ai pas encore décidé.

Ou alors que je ne sais pas du tout du tout.

Ou alors que je sais, mais que je n’ai pas envie de répondre car je n’ai pas envie de m’embarquer dans des justifications, des explications, des argumentations.