Ce soir, cours de capoeira avec Mestre Rousso.
Tu rentre dans la pièce et à part ceux que tu ne connais pas tu remarque tout de suite que Mestre Rousso c’est MESTRE Rousso.
Pas parce qu’il n’a pas l’âge habituel de ceux que tu vois habituellement, non, mais juste parce qu’il est LA. Un peu comme si le centre de gravité de la pièce était lui.
Bref, du coup le cours se passe. Il n’est plus si souple, Mestre Rousso… Le cours doit durer 3h. Habituellement c’est long, mais pas là.
Parce que Mestre Rousso nous parle, nous décrit, nous explique, nous raconte. Et j’adore quand on me parle et qu’on me raconte. Je retrouve les sensations que j’ai eu pendant les Enseignements : les neurones tout ouvert, tendus vers la personne. Il a le même charisme, le même … naturel, la même … densité de parole.
Il nous fait tourner à la bateria, nous nous entraînons, puis vient la roda : il dispose précisément les chaises, nous explique le pourquoi du comment. Il prend le pandeiro. D’habitude ils prennent le berimbau, les mestre.
Et il chante. Il y a tout son cœur, dans son chant, tout son corps chante. Il a une belle voix, tout la bateria s’harmonise à lui. Tu peux rêver trouver des défauts dans ce qu’il chante et comment il joue, c’est trop tard : tu es déjà envoûté, ta savoure, tu plane.
Et je continue des parallèles…
Cette musique est toujours la même, le rythme est toujours le même, pendant la plus d’une heure qu’a durée la roda, depuis que je connais la capoeira, depuis que la capoeira existe. Il n’y a que les paroles qui changent. Et elles sont toujours très simple, mais tu les répètes en boucle en boucle en boucle. Tu t’en éberlue, tu t’en plane. Comme un mantra. Et lui chante, sans cesser. De toujours la même voix, sur toujours le même rythme, toujours avec tout son corps.
Il nous a dit pendant le cours qu’il n’y pas de secret : avec le corps, pour que ça rentre, faut répéter répéter et encore répéter.
Alors nous répétons. Depuis bientôt 3 ans je n’ai pas appris de nouveaux mouvements, juste refais les mêmes, des milliers de fois, dans des séquences parfois différentes. Mon corps apprend sans moi.
Comme les mantras qui nous capturent l’égo en le faisant tourner en rond, les chants tournent en rond. Tout comme nous aimons réécouter toujours les mêmes chansons, pour nous calmer.
Et dans la roda … tu oublis tout, surtout toi, tu écoute l’autre, tu surfe sur son énergie, tu ne le vois plus : tu ne vois plus que toi qui répond à toi. Ton esprit agit seul, sans toi, il sait ce qu’il y a à faire, il a appris seul. Tu es dilué dans l’esprit de l’autre et de ceux autour de toi, de la musique qui continue à tourner en rond.
Hé ouais, tu médite.
Enregistrement de la roda de ce soir :
Enregistrement du Guru Mantra :
Mestre Rousso :
🙂