Seul, air frais, lumière brillantes, ambiance calme … Il pleut doucement, inutilement.
Un temps qui empêche de faire. Ca tombe bien, il fait nuit, personne n’est censé faire. Chacun en soi et du coup le monde se love et se déploie, chatoie, se groupe, s’étire, déborde, tourne, s’envole et se repose, doucement, gris, prenant tout l’espace, captant toute l’énergie.
Inutile de ne pas le regarder, il s’impose, impose son chant las, décolore le monde, en capte les couleurs, les transforme et les rejoue : encore la même mélodie, toujours le même thème, connu, répétitif et ennuyeux ; gelant l’horloge, il étire les minutes, fait spiraler les heures, rapproche le matin, éloigne la nuit, empile les souvenirs en les éclairant de gris sombre.
Il sort ses griffes et plante calmement, toujours au même endroit, toujours de la même manière, toujours au même moment.
Toujours invincible ?
Il pleut sur la ville, et je suis de la même humeur.
Personne n’a encore commenté ce texte, parce que, comme les choses qui touchent, ca ne se commente pas. Ça se lit et se relit, juste pour l’apprécier un peu plus à chaque fois. Bravo.