Chemins familiers, odeurs familières, rythmes familiers, silence familier :
Celui d’une maison qui résonne de mes souvenirs, de mes années enfant, de mes conneries, de mes errances, de mes doutes, de mes écritures, des immenses plages de calme sur lesquelles je m’épandais et où je me laissais être, ponctuées par la musique de la nuit où les notes étaient une horloge à balancier, le crépitement d’un feu, le son leurs voix, le bruit des placards, des pas dans les autres pièces, des pages qui se tournent.
Tout m’est familier : le paysage, le son de la maison, le bruit du vent, l’intonation des voix, leurs réverbérations de pièce en pièce, les couleurs, les odeurs, le rythme des pas, le bruit des mouches, des tronçonneuses, des avions, des oiseaux, des respirations, des murmures, des assiettes posées sur la table, les intonations, notre agencement autour de cette table, la vue depuis chacune des fenêtres, le rythme du temps qui s’écoule.
Tout, absolument tout ce que peuvent appréhender cinq sens câblés à un cerveau capable de mémoriser et de donner un sens à tout ça m’est familier. Dans cette maison je ne suis pas chez moi, je suis en moi.