Je me rends comptes que trois choses m’inspirent un calme pur : ma moto (que je prends peu), mon journal intime sur le net (dans lequel j’écris peu), et cette ambiance au festival de Bayonne la première année où j’y suis allé (et que je n’ai jamais retrouvée)
Ma moto est peut-être le seul objet matériel auquel je sois attaché et qui ne m’emmerde pas, ne me cause aucun stress. Pour autant elle pourrait cramer que ça ne m’émouvrait pas.
C’est qu’elle est calme, me permet de me déplacer sans dépendre de personne. Pourtant je la prends peu : trop de radar, et dans le RER au moins je peux bouquiner. Mais j’aime la regarder en partant le matin, savoir qu’elle est là, savoir qu’elle peut.
Mon journal est protégé par un mot de passe. Personne n’y a accès. Contrairement à sa version papier qui, elle, peut être lue par tous ceux qui tombent dessus. En le lisant, en m’y connectant, je m’y sens en moi, tranquille, sans juges, sans contraintes, sans yeux, libre.
Pourtant j’y écris peu, moins d’une fois par mois : trop galère de mettre en mot pour personne. Mais j’aime la sensation familière quand je m’y balade, de temps en temps, me balade en moi.
Je repense souvent à cette ambiance, plusieurs fois par jour : l’image que j’ai est Anglet, la plage Chambre d’Amour, le soir, éventuellement ce moment où je discutais avec mon prof de capoeira, autour d’une bière. Pour moi elle évoque le calme, l’épanouissement. Je crois me souvenir que je n’avais aucun soucis en tête, j’étais comme un gamin qu’on emmène en vacances, il faisait bon, c’était des petites vacances, chacun était libre de faire ce qu’il voulait, tout le monde était sympa, je devenais accro à ce sport, je découvrais que j’adorais mon prof.
J’y repense quand j’ai envie de me réfugier ; c’est une sorte de lieu en moi.
Sinon, les Trois Joyaux sont le Buddha, le Dharma et la Sangha.
Si le Buddha est compris comme « la nature de Buddha », alors ça serait mon journal.
Le Dharma serait ma moto.
Et la Sangha la capoeira.