Il se trouve que j’ai toujours été une truffe en placement de mon corps dans l’espace (je conçois que cette phrase puisse paraître idiote), et que j’ai, de fait, admiré (kiffé, surkiffé) ceux qui pour qui ce n’est pas un problème (danseurs, surtout, et autres acrobates).
Pire : je me disais que ce genre de chose, d’expression, n’était pas pour moi : tu nais avec cette conscience, ou pas. Point ; d’autant plus final qu’en ce temps je ne comprenais pas grand chose à l’art (ou plutôt : au Pourquoi de l’Art), et encore plus rien à l’art des corps. Tout au plus étais-je capable de dire : « que c’est beau! » ((Billy Ze Kick, « Un spectacle de plus »)) en voyant un tableau ou en écoutant une belle chose. Mais conscience artistique, macache.
Du coup, je cherchais un sport qui m’enseigne le placement du corps dans l’espace : volley (oumpf), kalaripayatt (pas mal), grimpette (mieux) et capoeira. En parallèle de ceci, j’avais une bonne conscience de ce qu’il se tramait dans ma tête (et ce depuis fort longtemps, en fait). Puis m’est arrivé une autre conscience : celle des sens.
A commencer par l’odorat (merci Alicia).
Puis je me suis ensuite retrouvé avec un réflexe numérique, qui a éveillé ma vue : observation, sens du graphisme, des couleurs, des constructions (merci Côme, merci Mouna).
Petit à petit est arrivé le touché, (merci Aurélie, merci les soirées massage), et l’ouïe (merci Katia ? ). Disons que celui-ci je l’ai toujours eu, mais il a gagné un grade.
Mélangé tout ça à une bonne conscience de soit, j’ai donc commencé à comprendre et à apprécier l’art : comme représentation subjective du monde. Hé oui : je sens des choses, je sens que ce que je sens n’est pas ce que je sentais avant d’avoir conscience de mes sens, comment les faire partager ?
Art.
Et la capoeira, là dedans ? Après un an j’ai l’impression d’avoir progressé, mais uniquement dans le sens de plus de figures (et apprentissage des rythmes, de la langue, découverte des autres, et tout le reste mais) En somme : fruit de l’entraînement et du bain dans le milieu, pas plus. Sauf que…
Sauf qu’à copier des chorégraphies se développe… le sens du placement du corps dans l’espace : voir des enchainements et savoir quoi observer pour pouvoir le refaire, coller ce que l’on voit à ce que l’on ressent dans ses muscles parce que justement l’expérience à été faite de cette forme d’expression.
J’en ai pris conscience lorsque j’ai pris des cours de danse House : impossible de passer un seul pas, mais je savais quoi observer.
Et maintenant je sais apprécier ceci, peut-être même à sa juste valeur :
And so ? Envie de bouger ! Et je kif (surkiff) ceux qui savent manier leur corps, mais je n’ai plus le sentiment de leur être extra-terrestre.
Valeu !
Tracklist:
« La chanson du Sphinx », Billy Ze Kick, pour l’évolution, et parce que je suis un animal à apprendre.