Quelques heures après mon dernier billet sur ce blog, j’ai rejoint Elsa et Kelly: elles étaient dans le camping juste derrière le miens.
Soirée tranquille et le lendemain j’avais réservé pour une excursion pour voir les baleines, le matin, et l’après-midi un traversier (ferry) pour Trois pistoles (nan, c’est pas le prix, c’est le nom de la ville)
J’en profite pour récupérer les filles sur le passage (elles sont en stop) afin d’ essayer qu’elles fassent la même excursion que moi. C’est pas possible: plus de place. Elles prennent donc l’excursion de midi.
Moi je vais faire la mienne. Pas de baleine bleue mais un rorqual à bosse! Impressionnant de voir cette grosse bestiole si proche.
Je laisse les filles faire leur excursion (et elles voient une baleine à bosse…), et prend le traversier jusqu’à Trois pistoles. Elles attendent ceux avec qui elles ont rendez-vous. Logiquement, la prochaine fois ou l’on se voit est 2 jours plus tard à l’auberge Sea Shack, à Ste Anne des Monts (auberge FESTIVE Sea Shack!)
Bref, débarqué sur le port de Trois pistoles avec ma voiture, je prends conscience d’une chose: il fait beau, je suis indépendant avec ma Kia Spectra, je suis encore dans une nouvelle ville, et plein de nouvelles choses m’attendent. C’est cool la vie!
La banane sur la tronche je file vers le Parc du Bic, à disons 200 km d’ici.
Cette fois, je prends le parti de ne passer qu’une nuit dans le parc au lieu de deux habituellement, parce que je me suis rendu compte qu’une journée suffisait la plupart du temps, et qu’il ne me fallait pas tant de temps que ça, en général, pour rejoindre ma prochaine étape.
Arrivé à l’entrée du parc, cinéma habituel: choisir les activités pour le lendemain. J’opte pour un tour en kayak et une petite causerie sur les phoques.
Et là, je mesure mon erreur de ne pas réserver le camping un peu avant: toutes les places qu’il reste sont dans le camping qui est au bord de la route. Avec mon sommeil léger et ma tente qui condense, je sens que la nuit va être sympa…
Bref, plantage, bouffage, mise du réveil à 6h pour cause de kayak à 8, et dodotage (boules Quies + somnifère)
Avec mon sommeil léger, je me réveil environ des milliers de fois par nuit, ce qui fait que je fini par ouvrir un œil à 6h +2 secondes.
Maudissant mon réveil qui n’a pas sonné à 6h comme prévu, je me lève alors qu’il fait encore nuit et que personne d’autre de mes voisins campeur n’est levé.
Petit-déjeunage, pliage de tente, rangeage dans la voiture, et pour voir l’heure je met le contact (digression: n’ayant pas de montres, j’ai 3 moyens d’avoir l’heure: l’horloge de la voiture, celle de mon appareil photo, et celle de mon réveil)
Contact mis, regardage de l’horloge: comment ça 4h24???
Mon putain de réveil a encore reseté… Pas étonnant qu’il n’ait pas sonné…
Et du coup ça explique la nuit noir et le sommeil de mes voisins.
Même pas énervé je me couche dans la voiture: au moins je serai isolé du bruit des voitures, des moustiques, du froid et de la condensation.
Même pas besoin de réveil, pour cette fois, levé à 7h, je file vers le Kayak.
Petite excursion tranquille ou l’on voit un phoque se dorer la pilule sur un rocher. Puis je me rends vers l’endroit ou a lieu la causerie sur les phoques. Petite balade à pied, puis sur le bord de mer ou … il y a une cinquantaine de phoques qui bronzent à 50m de là ou je suis!
Je taxe les jumelles d’une personne pas loin de moi et j’observe. Je sais pas vous mais moi c’est la première fois que j’en voyais d’aussi proche!
La causerie commence. Causerie qui est en fait une petite séance d’observation de ces mammifères marins.
Puis je file vers Sea Shack, en étant bien loin d’imaginer ce qui m’attendait…
Une bonne heure plus tard j’arrive à Sea Shack.
Première vue: woups c’est le bronx: cahuttes en bord de mer, des tentes sur la plage…
Je trouve ce qui semble être l’accueil, deux personne me disent bonjour (tous les Québécois que je croise me disent bonjour, de toute façon 🙂 ). Ça semble être les proprio. Je payent mes deux nuits et la nana me fait visiter.
Là c’est la yourte commune (tables, chaises, frigo); y a un BBQ au gaz pour qui veut; y a un bar (avec licence: bières et alcools forts et cocktails) en bois, entouré de hamacs ; un foyer pour le feu de camps; si je veux camper le terrain de camping EST le bord de mer, TOUT le bord de mer; ici est mon dortoir, avec la cuisine à côté, des jeux de société, un salon, la salle de bain.
Et je révise immédiatement mon opinion: le paradis est ici.
Ça me fait penser à la fois aux bars des îles de Thaïlande (la chaleur, les hamacs, le bar en bois au bord de la mer) et aux soirées que je fais chez moi (tout le monde vient avec ce qu’il a et se sert de ce qu’il y a, avec la bonne ambiance que l’esprit des voyageurs peut apporter) Ils ont trouvé la formule du bonheur, et je ne m’étonne plus que le gars qui m’en a parlé regrette de ne pas être resté une semaine au lieu de quelques nuits.
Je pose armes et bagages, et réfléchis longuement à différentes options pour mon futur professionnel…
Et j’inaugure le barbecue avec la paire de steaks que j’avais acheté le jour même 🙂
Puis Kelly et Elsa se pointent, et plantent leur tente sur la plage. Et on y va pour une soirée de pochtronage en bonne et due forme!
Le bar a une bonne formule: la tournée est à 25$, et ce quel que soit le nombre de personnes (2 ou 50). Et la tournée, c’est des shots!
Deux bières et 8 shots plus tard (dont une tournée payée par moi), dodo pour moi (levé tôt pour aller crapahuter vers le Mont Albert, dans le parc de la Gaspésie, juste pas loin d’ici)
Les deux filles se coucheront un peu plus tard, mais normal: elles ne se lèvent pas à 8h, ELLES.
Le lendemain, donc… Tomahawk en travers de la tronche, je me lève et emmène deux de mes co-dortoirieres dans le parc. Et 2h de montée plus tard (5km, 800m de dénivelé), qui m’ont furieusement rappelées l’expédition sur l’île de Cat Ba dans la baie d’Along ou Regis, Hichem et moi nous étions pris une cuite mémorable au schnaps slovène la veille, me voici en haut du mont Albert, avec un mal de crâne à peine calmé.
Miam, bouquinage sans les Orignals qui ne sont pas là parce qu’il fait trop chaud et descente par le chemin le plus long mais le plus beau: 3h et 11km.
Ah oui, faut que je dise: la SEPAQ et la société qui gère les parc nationaux au Québec. Et ils font un truc génial, c’est les activités d’interprétation. La causerie sur les ours, dans le parc de la Mauricie, celle sur les phoques, celle à laquelle j’ai assisté sur le Mont Albert en sont: un naturaliste parle gratuitement d’un sujet en rapport avec le parc.
Moins la chouille, le soir, à Sea Shack, mais petit concert, auquel j’ai assisté le cul dans un hamac.
Vraie sensation d’avoir trouvé le meilleur endroit sur Terre…
Le lendemain, départ pour le parc de Forillon (paraît qu’il y un chemin d’où l’on peut voir les baleines, les porc épics et des ours) à deux heures de Sea Shack. Les filles ont un timing différent et je les retrouverai deux soirs plus tard, dans une autre auberge renommée: le château de Bahia, à Pointe-à-la-garde.
J’ai à peine le temps de faire les deux chemins, dans le parc de Forillon, vu mon départ tardif et le temps de route. Points de baleines mais un festin de poissons entre les Fous de Bassan et les marsouins 🙂
Une nuit sur place dans le parc, puis départ (ce matin, donc), pour Percé, avec son rocher percé (comme Etretat) et l’île Bonaventure ou réside la plus grande colonie au monde de Fous de Bassan.
Je pensais y passer la journée mais en fait non:3 heures ont suffit pour voir le rocher percé et … voir de très très prés une colonie de Fous de Bassan!
En chemin, sans faire attention, je rejoint un groupe qui suivait une naturaliste qui faisait une activités d’interprétation le long du chemin 🙂
Croyez-moi, une colonie de Fous de Bassan, c’est impressionnant: à part que ça pue la fiente, ça piaille sacrément, et c’est réellement bluffant de voir tant d’oiseaux d’aussi prés!
Mon appareil photo en profite pour me lâcher comme un lâche, et me voilà en train de souffler un peu dans Percé, extrémité de mon voyage.
Demain, départ tranquille pour le château Bahia, puis rentrage vers Montréal.
Pincement au cœur, tout de même…
Putain qu’est-ce que ça fait envie tout ça !