Je m’étais dit « si ça se reproduit, je me casse ».
Ca s’est reproduit.
J’ai senti la colère monter en moi. Je l’ai calmée juste le temps de peser mon environnement géographique, relationnel et temporel. Puis je l’ai laissé monter pour voir quel poids elle avait.
Bon, elle est là, présente, têtue mais pas si violente.
J’en laisse passer un peu, je coupe tout et me casse faire un tour. On me regarde, je dis fermement en laissant de la colère suinter : « fais le daily, ça me soûle ». Il comprends parce qu’il sait.
Dehors, je pèse encore. Non décidément non non et non, je n’accepte pas. Je n’ai pas mérité d’être traité comme ça. Qu’ils aillent tous (et elle) se faire foutre. Cette fois-ci moi passe avant eux. S’ils ne comprennent pas je ferai pire. Je tourne autour du pot, je pèse encore. Non, cette fois c’est moi avant eux. Et non je n’ai pas envie d’y retourner. Et j’ai envie d’une chose : les envoyer se faire foutre, ne pas leur parler, ne pas répondre, les laisser en plan, les laisser gérer. Penser à ma gueule.
Le plus marrant c’est que je n’ai aucun scrupule, aucun doutes ; c’est d’une évidence lumineuse : je n’ai pas envie d’y retourner, pas envie de tout ça, et au moins aujourd’hui. Point. Y a pas débats.
Donc je vais prendre mes affaires et je me rentre chez moi. Toujours sans remords, sans honte. Je planifie ce que je vais faire aujourd’hui. Il me semble que ce temps volé me sera très profitable (pourquoi est-ce que je ne vole pas plus de temps, moi ?). J’ai une boule dans la gorge, les larmes montent, je crois que c’est de libération de faire enfin ce qui est juste pour moi.
La colère me protège. Et c’est ce que je cherchais. Merci à elle.
Tracklist : ça, parce que ça me donne des frissons et parce que ce genre de musique à haut volume c’est moi.