Pourquoi t’as fait ça ?

Et tu te rends compte que t’es peut-être tout bêtement pas fait pour ça.

Parce que les hiérarchies, l’ordre, l’organisation, être un bon soldat n’est pas ton genre.

C’est pas ton genre mais t’en as bien besoin.

Besoin ? C’est juste réconfortant. Pas besoin de réfléchir, de décider.

Et puis il est terriblement grisant ce sentiment de vivre, de rentrer chez soi après une journée où tu as eu le sentiment que les choses ont avancées pour de vrai. Que les choses ont bougées pour de vrai.

Que les leviers d’action sont à portée de main.

Mais tu ne sais pas te conformer aux ordres, n’est-ce pas ?

Imposteur.

Imposteur.

Pourquoi t’as fait ça ? Tu sais, tu sens que ça te vrille le cerveau, à chaque fois.

Pourquoi t’as fait ça ? Pour faire ton intéressant ? Pour te prouver que tu peux sauver ?

Connard.

Imposteur.

Vas pleurer, tiens.

Je suis infirmier

Voilà, un vendredi de début décembre, en pleine semaines des gilets jaunes, presque 6 mois après tous les autres de ma promo, mon nom était sur une liste, avec 8 autres, faisant de moi un diplômé infirmier !

Je sautillais partout, je me sentais libéré d’un poids, j’avais envie d’embrasser tout le monde. Je sentais une corde de plus à mon arc, un talent de plus dans mes mains ! Celui de prendre soin de ceux qui ne peuvent plus prendre soin d’eux. Peut-être était-ce cela que je cherchais, au fond, depuis le début ? Par vengeance, réparation…

Après presque 3 ans et demi de formation, j’ai réussi, achevé, quelque chose : j’ai le diplôme d’un des métiers les plus ambivalents du monde ; respecté par tous mais sérieusement sous payé…

J’ai l’impression d’être deux, d’avoir deux mains.

( ( « je suis infirmier » ) )

Mais alors j’avoue… un goût amer : j’ai appris la nouvelle seul, alors que j’étais dans la rue d’une ville inconnue, sans mes parents pour me féliciter, sans un conjoint pour m’embrasser.

Il y a trop de place pour moi, dans ma vie.

Tracklist :

« It’s in your hands », de Björk, parce que c’est dans mes mains, maintenant…


Vers midi moins 10

Un vendredi d’aout dont tout le monde se fout, où la plupart des panamiens ont quittés la ville ou s’apprêtent à le faire, dans une petite salle de pause au 4ème étage, une signature était apposée par une infirmière au verso d’une feuille bleue remplie de croix dans la colonne de droite.

Ce vendredi d’aout dont tout le monde se fout, où la ville ressemble à un village, cette signature sur cette feuille signifie la validation du stage et l’obtention des crédits manquants à l’obtention du diplôme d’infirmier de votre serviteur, bouclant ainsi 3 ans et quelques de formation !

Le soulagement

Le soulagement d’avoir validé mon semestre 5, sauf bien sûr ce putain de stage.

Après avoir passé des semaines à douter, ne pas dormir, me miner la santé, sacrifier des soirées, m’énerver, griller des neurones. Fouiller dans ma mémoire, déduire ce je ne sais pas de ce que je crois savoir, exhumer des connaissances des brumes de ma mémoire.

Retenir mon souffle.

Tracklist :

« Breathe », de Midge Ure, bien sûr

La langue

Fascinant de découvrir une langue au jour le jour … Sa structure, sa grammaire.

En quoi est-elle indicatrice de la manière de penser de ceux qui la parlent ? En quoi influence-t’elle la manière de penser de ceux qui la parlent ? Quels sont ses racines, son mélange ? Comment s’est-elle adaptée à son environnement géographique ? Quels sont les fondement de la langue ? Pourquoi retrouver certains bouts de mot entre plusieurs langues qui n’ont plutôt aucune origine commune ?

Peut-on bien prendre un soin quelqu’un sans parler sa langue ?

Ptet plus tard pour le fun je ferai linguiste, en plus de sociologue, biochimiste et l’ENA.