J’ai passé dans mon refuge des jours à ne rien faire.
Que regarder le temps passer, humer l’air, écrire, écrire et encore écrire, lire, regarder le ciel.
Personne à écouter, personne à qui parler, rien à justifier à personne, aucune obligation d’aucune sorte, d’énormes plages de silence et de temps dans un endroit que je connais, qui ne m’apprend rien, sans surprise, sans danger, à ma taille, immuable, stable.
Un endroit qui ne vient pas me chercher dans mes pensées, qui ne m’impose rien, aucun rythme que le mien.
J’étais écorché et je n’avais pas besoin qu’on me prenne mon énergie ; je ne supportais que les relations et les situations qui me protègent, que celles qui sont un refuge, qui ne me demandent rien, ne m’imposent rien, ne touchent pas mes blessures, n’aspirent pas mon sang, et ce ni plus tard ni maintenant.
Et je ne trouvais que trop rarement ce lieu alors je me suis barricadé ce que j’ai pu : pris mes distances, reclus dans le silence, réfugié dans des liens jusqu’à trouver cet espace dont j’avais besoin.
Il me reste en souvenir une fantastique bulle de paix de quelques jours de long sur quelques kilomètres de large. Qui n’a pas tout guérie mais a fait sacrément du bien.
Mais je n’y ai vu qu’un papillon.
Tracklist : « Turn off the light », de Nelly Furtado, pour « lick my wounds »