En ce moment je ne suis pas vraiment à l’extérieur de moi.
Disons que je vis beaucoup à l’intérieur de moi. Où mes souvenirs sont des sons, des odeurs (il se trouve même que j’aime me draper dans mon odeur, comme si c’était une armure), des images de relations, d’événements.
Tout ceci s’agence en paysage, que je parcours.
Ça ressemble à une terre dévastée, un grand désert ou à un hiver nucléaire.
Je sais d’où vient la bombe. Je ne pensais pas ses effets si dévastateurs. Je pensais pouvoir gérer mais en fait clairement pas.
Il n’y a dans ma tête plus de routes claires à suivre, plus aucun panneau indicateur, aucun guide, aucun indice me permettant de choisir une voie ou une autre. Les signes venant de l’extérieur me semblent vide de sens parce qu’ils n’ont aucun rapport avec ce que je vois.
Aucun.
Tout me semble complétement inutile, y compris et peut-être surtout ce que j’aimais avant.