Le problème est que le temps est pourritissime, et que je suis pas du matin. L’Avachinsky est perdu dans les nuages, et c’est le même temps qu’hier, en pire.
Sondage : qui monte, qui reste ? 9 montent. Et on s’équipe en conséquence, parce que là ça va être pointu. Pour une fois je mets mon poncho en plus, et taxe les guêtres de Patrick, qui ne monte pas, une des mienne ayant rendue l’âme (note pour Google : wanabee c’est de la merde).
Départ 8h. Une fois sur les pentes, ça devient technique : le vent souffle sacrément, nous battant de pluie (qui mouille). Quand nous sommes en dessous de la crête, ça va. Mais sur la crête même c’est terrible. Mon poncho se déchiquette en commençant par l’extrémité, puis les attachent se déchirent. Pour rester vaguement étanche je suis obligé de le tenir par les bouts. Puis il se déchire complètement.
Côme m’intime de m’en séparer, trempé pour trempé…
Quoi qu’il en soit, le froid ne me dérange pas ; j’ai beau avoir les mains givrée et être trempé jusqu’aux cahuètes, même par quatre épaisseurs, je garde l’humeur. J’avance, perdu dans mes pensées, lentement, au rythme de celui qui est devant moi. Je ne lève pas le nez, le vent venant de gauche me colle la capuche aux oreilles (le chapeau est rangé : le rabat me tombait sur le nez, et le vent me glaçait les oreilles). De mémoire, c’est la pire montée que j’ai fait, mais je ne plains pas, je ne suis même pas de mauvais poil. C’est peut-être pour ça, que je suis ici…
Arrivé à 2000m mes gants sont si trempés que je peux les essorer rien qu’en les serrant. Charles en a sa claque, Michel aimerait bien redescendre, tout de même. La météo ne s’améliore pas, l’Avachinsky reste bouché, le vent souffle toujours, mélangé à la pluie. Décision est prise de redescendre. Alain me dit qu’il a de l’Ovomaltine dans son sac. Je le béni est lui élève un autel : ça ensoleil ma journée.
Sitôt la descente amorcée, le temps s’éclaircit. Le vent souffle toujours mais est sec. Et plus fort sur les crêtes, ce qui permet des angles intéressant avec la verticale.
Repas au refuge et banya (sauna), et sieste.
Et traque aux abat-jour. Tout mimi et pas craintifs. Mais teigneux : j’en attrape un par la taille mais il se débat, s’arrête, se retourne et me mord le doigt jusqu’au sang.
La journée se fini aux cartes et à l’écriture de cartes postales.
Demain, hélico pour ceux qui ont payé pour.