Après plus d’une semaine… Je me sens moins colérique, moins envie de me disperser. Moins envie de partager avec 1000 inconnus, de disperser dans le néant ce que je pense, voit, entend, photographie. Tout ceci rester en moi, mature, grandi.
Je n’ai plus 1000 guerres, 1000 conversations intérieures.
Les réflexes restent, so. Comme si … j’étais tout le temps attiré par ces gestes, par cet icône, par ce flux de conscience. Comme si c’était mon chemin habituel, comme si cela faisait partie de moi.
Mais… comme si c’était un désagréable chemin habituel. Un chemin boueux par lequel j’étais obligé de passer. Désagréable mais je m’y suis fait, jusqu’à ce qu’il devienne presque plaisant malgré l’état dans lequel j’en sors. *Splorch* *splorch*, le bruit est marrant, lutter est marrant, mais au final j’en sors sale.
Mais j’y repassais, tout le temps.
Et là, je ne peux plus y passer. Mon habitude persiste mais… plus de chemin ! Toute mon attention n’est plus absorbée par l’idée de ce chemin merdique, l’expectative d’y passer, de m’y embourber, d’en sortir sale, et de recommencer.
Maintenant… je pense à tous les chemin de traverse que je vais pouvoir prendre. Je n’ai plus l’esprit … monopolisé par cette préparation à la colère.
Je trouvais que je tournais détestable : agressif, intolérant, condescendant, dédaigneux, prosélyte, vindicatif. Et à chaque fois que j’y faisais un tour je finissais en colère, ou triste.
Ça me donnait l’impression de lire des journaux intimes sans y être autorisé, et à l’inverse : que ceux qui n’étaient juste pas du même avis que moi jugeaient mon intimité. Les diaristes comprennent sans doutes mieux l’effet que ça produit…
C’était un perte de temps pure. Pour quelques, quelques, infos intéressantes tant de colère générée, tant de défiances, de bêtises, de discussions qui n’aboutissent à rien. Une incroyable perte de temps…
Ces discussions envenimées n’auraient pas eu lieu autour d’une bière, ou en soirée : quand il est possible de moduler ses propos en fonction de, ma foi, l’humain en face de soi, ou d’apporter des couleurs à ce que l’on comprend. Où jamais je ne me serais permis d’utiliser les mots et le ton que j’emploie en ligne. Jamais je ne me serais permis d’être aussi agressif, directe, violent, catégorique…
Hier était le jour 1.
Les réflexes restent : appuyer sur la petite icône dès que j’ai le nez en l’air. Au lieu de cela, je regarde les news. J’y reste moins longtemps.
Je mesure petit à petit tout ce que je perds, et … cela me manque de moins en moins. Je me dis que je l’aurai d’une autre manière.
Cela m’ennuie pour ceux qui aimaient mes photos ; ils ne les trouveront plus. Créer une page avec juste mes photos ? Ne plus les y publier ?