J’ai débarqué hier sur cette île inconnue qui me semble pourtant familière. J’ai trouvé une tribu qui a bien voulu m’accueillir. J’y ai posé mes affaires et je suis allé faire un tour dans le village le plus proche, via un chemin qui semblait longer la côté. J’ai mangé dans une restaurant tenu par des autochtones. J’avoue avoir eu peur de me faire intoxiquer mais en fait non. La nourriture, pas si bonne que ça, était sans dangers.
Beaucoup de choses sont différentes, ici : les odeurs, le paysage bien évidemment, mais également bizarrement le temps. Pas la météo, mais le temps tic-tac. Il a une qualité différente, comme plus lente, plus massive mais en même temps plus légère, plus fluide. Je ne sais pas encore comment dire…
Les gens eux-mêmes sont différents. Ils ont un rythme différents, comme s’ils vivaient eux dans ce temps qui n’est pas le même que le mien. Et je me retrouve comme empoissé dans ce temps. J’ai heureusement ramené avec moi un holivre à lire (il n’y a que moi qui dit encore lire, je crois), ce qui me permet de m’abstraire un peu de cette poisse et de retrouver mon temps dynamique à moi.
J’avais également rapporté du travail de mon monde à moi. Je m’y suis mis dans une des échoppes qui vendait des choses à boire, que j’ai bu. Elles m’ont affecté l’esprit, ces boissons, mais n’ont pas eu d’effets délétères. Enfin… pas que je puisse remarquer pour l’instant.
Et j’ai discuté avec une amie d’un des anciens mondes. Ce fut étrange… J’étais ici, dans ce temps mélassé, je sentais les odeurs, la température, les sons commencer à avoir prise sur moi, et j’avais pourtant l’esprit à cette discussion. Cette dernière m’a éclairée, mais j’ai mal dormi. Je crois que le lit que j’ai amené ne se fait pas à la géographie d’ici…
A mon réveil le temps était brumeux. En fait, ce qui est étrange, c’est que j’ai remarqué que le temps était brumeux. Dans mon monde d’origine, en général je m’en fous. Là non. Je ne sais pas pourquoi. Mais si je sais pourquoi : c’est que cela va affecter ma journée. Bon…
Je suis allé négocier un moyen de transport local (un truc indescriptible qui fait mal au cul et qui est lent et fatigant à mouvoir, damn) et j’ai parcouru l’île. Lire, dormir, bouger, lire dormir bouger, dormliregébou et manger. La qualité du temps ici commence s’infiltrer en moi. Je sens que je ralenti. N’ayant plus ma boisson anti-sommeil, quand ce dernier se pointe je ne peux que m’assoupir. Pff… Perte de temps. Quoi qu’il en soit, mon esprit, qui avait l’habitude de planer loin autour de moi, semble… venir de plus en plus souvent se poser en moi. Je ne sais pas comment dire mieux. Un peu comme s’il était épuisé de voler dans cette poisse. Ou alors la légèreté de ce temps fait-elle qu’il n’a plus besoin de voleter en essayant d’en saisir toutes les particules ? Indigestion, petit esprit, et tu désir maintenant te reposer ?
24h écoulée dans ce monde ci, et j’ai l’impression d’avoir vécu une semaine…