Ici, là, au fin fond du centre, le temps est infini.
Sans doutes parce qu’il n’est peuplé de rien, que le lieu est isolé de beaucoup de choses, que je ne peux aller nul part (je suis à pied) et que je ne vais croiser personne (ou presque).
Mes besoins sont pourvus, et à heures fixes ; je n’ai pas grand chose à prévoir.
Une fois mangé et dormi je m’aperçois qu’il reste encore beaucoup, beaucoup, d’heures vides car je n’ai rien de prévu. Et quand elles défilent un peu vite, ces heures, juste un tout petit peu trop vite, je regarde dans le futur et je m’aperçois qu’il y a encore plusieurs jours vides ; autant dire une infinité.
J’ai juste un marais à éviter, tout au long de la journée. Mais peut-être fait-il que ce temps est infini. Peut-être est-ce lui qui absorbe le temps. Peut-être est-ce sa présence qui repousse l’écoulement du temps.