Levé j’ai pas envie de me lever.
AH SI ! L’autre trou de balle va annoncer qu’il se casse (alors qu’il est viré) et je ne louperais ça pour rien au monde. J’imagine bien sûr 1000 situations, 1000 enchaînements, 1000 saillis, 1000 questions. Aucune ne se produira. Et tout reste en silence dans ma tête.
Je repense à ce week-end, à ce que j’ai fait, dit, vu, retenu, loupé, merdé (très merdé) et aux conséquences potentielles, à ce que je ne dirai pas, à QUI je ne le dirai JAMAIS, à ce que je pourrais dire à qui, à qui j’ai envie de revoir et pour quelles raisons, à qui j’ai envie de poser des questions et dans quel but et dans quel état d’esprit pour ne pas que ça se voit et que ça foire tout. Et tout reste en silence dans ma tête.
Pomme, chemise (un regard à attirer 🤞 sous le prétexte du départ à fêter), blouson, vélo dans l’air frais. Air frais qui me fait sentir vivant, inconfortable, présent, en contact étroit avec l’espace qui m’entoure (j’ai pas mieux comme phrase). Je me sens bizarrement moins vide que d’habitude. Sans doutes dû à ce week-end, sans doutes dû à ce départ à fêter, sans doutes dû à ce regard à attirer 🤞 … Mais tout ceci reste en silence dans ma tête.
Opportunément des croissants ont été apportés (pour fêter … rien mais je lui dis qu’il va y avoir quelque chose à fêter, patience). La chemise attire … les questions, qui trouveront pour réponse « le départ à fêter ». Le regard à attirer arrive 👍. Reste calme mon lapin reste calme pendant que la beauté te noie et que tu te demande comment c’est Buddha possible d’être aussi belle et quelle est cette étrange force qui prend possession de toi et te donne des ailes à déplacer des montagnes. JE RECONNAIS CETTE SENSATION ! Aller, reste calme, tout ceci reste en silence dans ma tête.
Ce fils de pute fait un discours j’ai envie de hurler, de le tuer. CONNAITRE la vérité et VOIR un tel mensonge est insupportable. J’ai envie de gerber, de secouer tout le monde pour voir si tout ceci est réel. Je reste pour mon édification, pour savoir ce qui se dit dans ces moments-là, pour savoir comment sont mis en scène et joués ces moments-là. Je ne sais pas si j’attire le regard, et mon éthique me commande de, même s’il serait judicieux de rester à ce pot de départ pour appeler ce regard, ne pas y rester. Je retourne à ma place (je retourne à ma place…). Patience, tu as toute la journée, et d’autres journées. Je boue, mais tout ceci reste en silence dans ma tête.
Je trouve des occasions d’attirer son regard, de lancer de tout petit filets, qui reviennent avec son regard. Et il a l’air de venir sans que je le cherche, son regard. C’est subtile, c’est doux, pas aussi chaud que sa voix, et peut-être que je le rêve. Je veille à ce que mon regard à moi soit léger mais présent. Je parade, trouve des occasions d’entendre sa voix (qui me transporte à chaque fois dans un autre monde, est-ce décent, est-ce humain d’avoir une telle voix ?), de mettre ma présence dans son champ de conscience et d’observer sa réaction : légèrement joueuse, légèrement ouverte, légèrement engageante. Je joue avec ce début de relation, invente 1000 futurs, mais en silence dans ma tête.
Fin de journée. Je reste, elle part. Je ne sais pas pourquoi je me lève AH SI les ailes qui prennent absurdement possession de toi : j’attire son regard. Je lui dis au revoir, je me rassois mais pourquoi je m’étais levé, déjà ? Bon, sa collègue vient me voir, me papote. Ça a l’air professionnel mais meuf tu m’as jamais fait ça, pourquoi aujourd’hui, pourquoi ce sujet, pourquoi maintenant ? Tu cherche à marquer ton territoire, ou tu wing-woman, ou en fait je me fais des idées ? Plus de regard à attirer, je me sens vide mais pas triste, et en fait pas plombé. Capoeira ce soir, je file comme absent, avec ce grand silence dans ma tête.
« On » me fait remarquer que je voyage beaucoup. « On » me dit que ça cache une meuf, tous ces week-end, MEC ! J’AI PAS VU LA LOUVE DEPUIS PLUS DE DEUX ANS ET DEMI ! SI TU SAVAIS LE FOUTOIR DANS LEQUEL JE SUIS TU ME PRENDRAIS DANS TES BRAS ! Putain ! Crétin qui est en train de se m’inventer une réputation. Allez tous vous faire foutre. C’est pas loin de m’énerver donc je surjoue, FUCK ! Et je reste terriblement moi : insupportable (« comment mon prof ne m’a pas encore baffé ? », attends de voir…), inattentif, pas forcément patient. Et hop, roda. Je joue avec une débutante (aller, reste calme, balance pas tout c’est une débutante faut prendre soin de ceux qui commencent). Je prends un instru et … merde l’instant d’après le prof me refile le gunga, puis je reçois le chant. Et là c’est parti en waï : pas deux mesures en rythme et encore moins agréables à écouter, pas deux strophes identiques ni même calées sur le rythme, ALLER ! T’ES CONTENT DU BORDEL QUE TU FOUS ! TANT D’ANNEES DE CAPOEIRA ! Putain de merde ! Ça court les workshop de France et Navarre et chez soi ça assure rien. VA TE CACHER ! J’ai envie de pleurer, je ne vais pas mourir MAIS J’AI ENVIE DE PLEURER ! Comment ça se fait que j’ai pas déjà cramé toute ma vie et ce qui l’entoure au lance-flamme ?? Ah oui, c’est que tout le monde s’en cogne. C’est le chaos jusqu’à la fin, et je ne cesse d’imaginer ma fin : 1000 remontrances et 1000 réponses, envoyer chier tout le monde et rage partir. J’imagine ces 1000 verres d’alcool pour ne plus supporter moi-même jusqu’à demain matin. PUTAIN ! Je rentre chez moi, c’est en bordel, commun, connu, et rien n’a bougé. Et c’est silencieux, comme tout ce que j’ai vécu aujourd’hui.