Retour dans cette île qui m’est familière. Cette île fait-elle partie de moi ? (qui suis-je, et si je suis, où ?)
Ma magie de l’île existe-t’elle encore ? c’est que je grandi, et c’est aussi qu’elle change…
Heureusement oui : la topologie est toujours la même, les odeurs sont les mêmes et même si j’ai changé et que mon état d’esprit n’est pas le même, l’île est là.
Je suis reconnu au lieu où je squat. Damn. C’était pas prévu, mais ok. Retour chez … moi, alors ? Je pose ma maison, et je me sens un peu chez moi, oui. Mais pas géographiquement parlant. Chez n’est pas le bon terme. En ? ∅ ?
Quelque chose comme ça, oui : je me sens moi, je sens que moi est dans l’air autour de ce corps, je sens que je prends l’espace qui l’entoure. Je perçois la géographie de l’île, et elle a les limites de ce que je peux définir comme moi.
Le temps n’y est pas encore, mais c’est une question de temps…
Je vais chercher ce moyen de transport qui fait mal au cul et ça y est, je sens que je peux toucher les limites de l’île, je sens que je peux me balader en moi. Alors je me balade, et le temps ralenti.
Et ce n’est pas tant qu’il ralentisse qu’il prenne … de la consistance, une sorte d’espace. Il prend la forme du lieu, ce temps : grand, calme, plutôt plat, et transparent. Je crois que la géographie du lieu imprime au temps sa forme : le temps est parsemé de petits rendez-vous comme l’île est parsemée de village, le temps est libre comme l’île est plate, le temps est calme comme l’île est calme.
Descente au port (des fées) le soir, retour par le chemin. J’ai l’impression d’être dans une autre vie, dans ma seconde vie.